Ukraine : Londres hausse le ton face à Moscou

Par latribune.fr  |   |  432  mots
(Crédits : POOL)
Le Royaume-Uni, qui dispose de 1.150 soldats en Europe de l’Est, envisage de doubler ses troupes, et veut « cibler davantage d'intérêts russes qui intéressent directement le Kremlin ». Ces mesures visent à dissuader Moscou d’envahir l’Ukraine.

Le Royaume-Uni emploie la manière forte. Pour dissuader le Kremlin d'envahir l'Ukraine, Londres se dit prêt à demander à l'Otan de doubler le contingent britannique de quelques 1.150 soldats actuellement déployés en Europe de l'Est. Mais ce n'est pas tout. Ce dimanche sur Sky News, Liz Truss, la cheffe de la diplomatie britannique, a indiqué vouloir « cibler davantage d'intérêts russes qui intéressent directement le Kremlin ». Le régime actuel de sanctions ne permet actuellement de « cibler que les entreprises ayant une implication directe dans la déstabilisation de l'Ukraine », a-t-elle expliqué.

« Ce que nous cherchons à faire, a-t-elle poursuivi, c'est d'élargir le champ d'application des sanctions afin que toute entreprise présentant un intérêt pour le Kremlin et le régime russe puisse être visée. » Et ce alors que le Royaume-Uni est accusé de fermer les yeux sur l'afflux de fonds russes sur son sol. « Les oligarques de Poutine et les entreprises russes impliquées dans le soutien de l'Etat russe n'auront nulle part où se cacher », a-t-elle renchéri. Le Premier ministre Boris Johnson doit bientôt parler au président russe Vladimir Poutine pour l'exhorter à « reculer ». Il se rendra dans les jours qui viennent en Ukraine. Sachant que l'annonce d'un renforcement du régime de sanctions est attendu lundi.

Fortes tensions entre la Russie et l'Occident

Les relations entre la Russie et l'Occident ont atteint leur point le plus bas depuis la Guerre froide. La Russie a déployé ces derniers mois des dizaines de milliers de soldats aux frontières de l'Ukraine, faisant craindre une invasion. Si le gouvernement russe nie tout projet en ce sens, il insiste sur des garanties écrites pour la sécurité de la Russie, y compris la promesse que l'Ukraine n'entrera pas dans l'Otan.

Les Etats-Unis et les pays européens travaillent depuis plusieurs jours sur les sanctions à prendre en cas d'attaque de la Russie contre l'Ukraine. La réduction des achats de gaz et de pétrole, qui représentent respectivement 43% et 20% de l'approvisionnement de l'UE, et qui financent largement le budget russe, serait sur la table selon l'AFP, mais le sujet divise l'Union européenne. Une grande inconnue reste par ailleurs la position du tout jeune gouvernement de coalition allemand en cas d'escalade avec la Russie. Côté américain, Joe Biden, le président américain envisage d'interdire aux banques russes d'utiliser le dollar, devise reine des échanges internationaux.

(avec AFP et Reuters)