Un salaire minimum entre en vigueur en Afrique du Sud

Par latribune.fr  |   |  307  mots
Le chef d’État sud-africain Cyril Ramaphosa (Crédits : POOL New)
Le salaire d'un montant de 20 rands l'heure (1,39 dollar, 1,21 euro), soit 3.500 rands par mois, devrait bénéficier à quelque 6 millions de travailleurs.

Des millions de travailleurs sud-africains vont bénéficier de l'entrée en vigueur ce 1er janvier 2019 d'un salaire minimum, a déclaré le président Cyril Ramaphosa, à cinq mois de délicates élections générales dans un pays qui se débat avec une croissance molle et un chômage record.

"C'est le résultat de nombreuses décennies de lutte sans relâche et une démonstration éclatante de la détermination commune à tous les partenaires sociaux à s'attaquer à la pauvreté et à l'inégalité", a déclaré le chef d'État sud-africain dans ses vœux de Nouvel An.

Le salaire minimum, d'un montant de 20 rands l'heure (1,39 dollar, 1,21 euro), soit 3.500 rands par mois, devrait bénéficier à quelque 6 millions de travailleurs. Selon le gouvernement, il va profiter à 70% des travailleurs agricoles et à 90% du personnel de maison. Les entreprises en difficulté financière seront dispensées de l'appliquer.

"Un salaire d'esclave" selon un syndicat du pays

Son instauration est une première en Afrique du Sud, qui possède l'économie la plus industrialisée du continent. Le parti politique au pouvoir, l'African National Congress, espère que cette mesure séduira sa base électorale traditionnelle de pauvres des townships et des zones rurales.

L'instauration d'un salaire minimum a en revanche été vivement critiquée par l'opposition et plusieurs syndicats. Le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), avait voté contre le salaire minimum, estimant qu'il allait se traduire par "d'importantes pertes d'emplois".

Le parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF) avait, lui, comme plusieurs syndicats, estimé que son montant était insuffisant. La deuxième fédération syndicale du pays, la Saftu, a dénoncé "un salaire d'esclave". Enfin, la plus grande centrale syndicale d'Afrique du Sud, la Cosatu, a salué "une injection importante d'argent dans les poches des travailleurs".

(avec AFP)