Venezuela : Maduro prolonge une nouvelle fois l'état "d'urgence économique"

Par latribune.fr  |   |  295  mots
Le Venezuela a subi en 2015 une inflation de 180,9%, une des plus élevées au monde, et un recul du PIB de 5,7%, pour la deuxième année consécutive.
En vigueur depuis janvier, l'état d'"urgence économique" a été prolongé de trois mois, en raison de la crise traversée par le pays pétrolier. L'"urgence économique" autorise l'exécutif à disposer des biens du secteur privé pour garantir l'approvisionnement des produits de base.

"Je vais procéder à la signature (...) d'un nouveau décret (...) pour les mois de mai, juin juillet et qui sera étendu constitutionnellement pendant l'année 2016 et certainement pendant l'année 2017, afin de récupérer la capacité de production du pays", a déclaré Nicolas Maduro à la télévision, vendredi 13 mai.

Le président vénézuélien avait instauré l'état d'"urgence économique" en émettant un premier décret le 14 janvier avec une validité de 60 jours qu'il a prorogé pour une période égale en mars.

Inflation record et recul brutal du PIB

L'"urgence économique" autorise l'exécutif à disposer des biens du secteur privé pour garantir l'approvisionnement des produits de base, ce qui, selon l'opposition, ouvre la voie à de nouvelles expropriations.

Ce pays d'Amérique du Sud, autrefois riche producteur pétrolier grâce à ses réserves, les plus importantes au monde, est plongé dans une grave crise avec la chute des cours du brut, qui apporte 96% de ses devises.

Le Venezuela a subi en 2015 une inflation de 180,9%, une des plus élevées au monde, et un recul du PIB de 5,7%, pour la deuxième année consécutive.

Le Parlement est opposé à l'état d'"urgence économique"

Le président du Parlement, Henry Ramos Allup a déclaré mercredi que Maduro "ne possède pas le pouvoir constitutionnel d'étendre le décret".

Cette prolongation est soumise à l'approbation du Parlement, dominé par l'opposition depuis les élections législatives de décembre.

En janvier, l'Assemblée nationale avait rejeté l'état d'"urgence économique" initial, signant le premier acte fort de l'opposition, avant que le Tribunal suprême de justice (TSJ), la plus haute autorité judiciaire du pays, réputée proche du président Maduro, ne le valide.

(Avec AFP)