Gérard Collomb, ancien maire de Lyon ex-ministre de l'Intérieur, est décédé : Emmanuel Macron salue un « homme d'Etat »

Par latribune.fr  |   |  982  mots
. L'ancien maire de Lyon et ex-ministre de l'Intérieur du premier gouvernement Macron, s'est « éteint paisiblement auprès des siens » samedi soir à l'âge de 76 ans, a annoncé son épouse Caroline Collomb à l'AFP. (Crédits : PHILIPPE WOJAZER)
L'ancien maire de Lyon Gérard Collomb, ex-ministre de l'Intérieur du premier gouvernement Macron, est décédé ce samedi à l'âge de 76 ans.

Article publié le samedi 25 novembre à 23h, mis à jour le 26 novembre à 11h15

Gérard Collomb est décédé. L'ancien maire de Lyon et ex-ministre de l'Intérieur du premier gouvernement Macron, s'est « éteint paisiblement auprès des siens » samedi soir à l'âge de 76 ans, a annoncé son épouse Caroline Collomb à l'AFP. Atteint d'un cancer à l'estomac, « il a souhaité lorsqu'il est devenu évident que sa maladie ne pourrait être améliorée par un quelconque traitement anticancéreux, bénéficier d'une sédation profonde qui lui a permis de s'éteindre paisiblement auprès des siens » vers 21 heures samedi, a-t-elle précisé dans un bref message à l'AFP.

Le 16 septembre dernier, Gérard Collomb avait annoncé sur Twitter être atteint d'un cancer de l'estomac.

« Je vais me battre contre la maladie avec la même énergie que j'avais mise au service de Lyon, de notre métropole quand j'exerçais les fonctions de maire et de président », avait-il affirmé, précisant avoir appris la nouvelle dans la semaine.

Maire de Lyon de 2001 à 2017 puis de 2018 à 2020

Gérard Collomb est indissociable de la ville de Lyon dont il a été maire de 2001 à 2017 et de 2018 à 2020 après y avoir été conseiller municipal entre 1977 et 1995.

Issu du Parti socialiste, qu'il a quitté pour rejoindre LREM et soutenir Emmanuel Macron avant la présidentielle de 2017, il n'a délaissé sa ville que le temps d'un passage d'un an et demi au ministère de l'Intérieur (mai 2017-oct 2018).

En 2020 LREM lui a retiré son investiture aux municipales

Depuis l'annonce fracassante de son départ du gouvernement, ses relations avec le président s'étaient crispées puis franchement détériorées, notamment en 2020 lorsque LREM avait retiré son investiture au candidat Collomb aux municipales, ce dernier s'étant allié avec la droite entre les deux tours. Mais en mars dernier à l'Elysée, les deux hommes avaient semblé avoir remisé leurs rancoeurs respectives lors d'une cérémonie très fraternelle de remise de la Légion d'honneur à l'ancien ministre.

Depuis son échec aux municipales de juin 2020 face à l'écologiste Grégory Doucet, Gérard Collomb est resté très actif sur la scène politique locale. Il est toujours conseiller à la mairie et à la métropole. Gérard Collomb a également été député (1981-1988), sénateur (1999-2017) et président de la métropole de 2015 à 2017.

« Un homme d'Etat » (Emmanuel Macron)

Dans un communiqué publié samedi, le président de la République et son épouse ont salué la mémoire de Gérard Collomb, « un ami cher », « un maire qui voua ses talents exceptionnels de dialogue et d'imagination pour bâtir une ville à son image », un « homme d'Etat qui incarnait l'ascension et l'autorité républicaines ».

L'ancien maire de Lyon a été un « soutien de la première heure » et un « artisan de la victoire » remportée en 2017 par Emmanuel Macron.  Son « engagement républicain et son expérience des questions de sécurité » lui valant « d'être nommé ministre de l'Intérieur, ministre d'État dans le gouvernement d'Édouard Philippe », lui rend hommage l'Élysée.

« Place Beauvau, pendant seize mois, il mit en œuvre une politique de proximité pour la police, de fermeté face à l'immigration illégale, de réarmement législatif et opérationnel face à le menace terroriste, de défense des valeurs républicaines et laïques », poursuit le texte.

« En retrait peu à peu de la vie nationale, mais toujours conseiller municipal et métropolitain, libre de sa parole, Gérard Collomb était revenu à Lyon, là où même accomplis, tous ses chemins de combat et de progrès le ramenaient », écrit encore l'Élysée.

Voici des réaction politiques au décès samedi de Gérard Collomb

- Élisabeth Borne, Première ministre - « Infatigable serviteur de l'État, républicain, compagnon de la première heure du Président : Gérard Collomb a servi les Français toute sa vie, comme maire de Lyon, comme ministre de l'Intérieur. Nous perdons un grand homme ». (sur X)

- François Hollande, ancien président de la République : « Gérard Collomb aura aimé passionnément sa ville de Lyon. Comme parlementaire d'abord, comme maire pendant près de 20 ans il l'aura non seulement servie avec dévouement mais transformée avec ambition. Il voulait en faire une grande métropole européenne. Je l'ai accompagné en créant à cette fin une institution originale qui lui survivra.

Gérard Collomb fut aussi un militant. Il contribua à la refondation du PS avec François Mitterrand puis Pierre Mauroy. Il pensait poursuivre son engagement social-démocrate en choisissant de marcher sur un autre chemin. Comme ministre, il n'eut pas le temps de traduire en actes sa lucidité sur les risques de fracturation de notre société. Gérard était doté d'une inépuisable ténacité, d'un rare courage et d'une vive intelligence ». (communiqué)

- Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance : « J'apprends avec émotion le décès de Gérard Collomb. Il fut l'un des premiers à rejoindre Emmanuel Macron. Nous lui devons tant. Je salue un compagnon de route, un immense maire de Lyon, un grand ministre de l'intérieur. J'adresse mes condoléances à sa famille et ses proches ». (Sur X)

- Le président de LR Éric Ciotti : « C'est avec beaucoup de tristesse que j'apprends la disparition de Gérard Collomb, un grand républicain. On retiendra la pertinence de son sombre diagnostic en quittant la place Beauvau : +Demain, nous vivrons face à face+. Cela se réalise hélas tous les jours. Il a servi Lyon et la France avec passion et compétence. Ses engagements ont été souvent déçus et mal récompensés ». (Sur X)

- Le ministre du Travail Olivier Dussopt : « La ville de Lyon ne serait pas ce qu'elle est sans lui. Bâtisseur, visionnaire. Merci ». (sur X)

(avec AFP)