Journal de campagne : Hollande se confie... et confirme les propos de Fillon sur Sarkozy

Par latribune.fr  |   |  667  mots
François Hollande se dit à titre personnel hostile à l’aéroport de Notre-Dames-des-Landes.
La Tribune publie son "journal de campagne" quotidien, reprenant les principaux faits et déclarations des candidats (et de leurs soutiens) à la présidentielle de 2017. Aujourd'hui : François Hollande, François Fillon et Alain Juppé.

Hollande lance des piques...

Dans le livre qui sort jeudi 13 octobre "Un président ne devrait pas dire ça"..., une série d'entretiens accordés aux journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, le chef de l'Etat François Hollande ne mâche pas ses mots. Il dresse un bilan sans concession de son quinquennat tout en entrant, sans le dire, en campagne. On y apprend qu'il craint qu'il ne reste, in fine, rien de son mandat dans les livres d'histoire. « J'aimerais que l'on dise de moi, puisque c'est la vérité, que j'ai été courageux », explique-t-il.

On découvre aussi dans le livre que le chef de l'Etat a été très marqué par les trahisons de Jérôme Cahuzac et d'Emmanuel Macron. A quelques mois de l'élection présidentielle, il admet par ailleurs avoir trop augmenté les impôts, être favorable à la procréation médicalement assistée (PMA), et hostile à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes dont il pense d'ailleurs qu'il « ne verra pas le jour ». De quoi satisfaire les écologistes. Mais François Hollande ne portent pas ces derniers dans son cœur pour autant. Selon lui, ce sont « des cyniques et des emmerdeurs », indique-t-il sévèrement. Et les frondeurs ? « une agrégation de gens intelligents peut faire une foule idiote. », lance-t-il aussi. Enfin, plus surprenant, on apprend que François Hollande n'apprécie pas les juges : « Une institution de lâcheté (...) C'est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux... On n'aime pas le politique. »

... et confirme les propos de Fillon sur Sarkozy

Toujours dans ce même livre, François Hollande confirme par ailleurs que François Fillon, candidat à la primaire de la droite et du centre, a bien demandé en 2014 au secrétaire général de l'Elysée Jean-Pierre Jouyet d'accélérer le cours de la justice contre Nicolas Sarkozy pour empêcher son retour en politique. « Il a dit à (Jean-Pierre) Jouyet : Mais comment ça se fait que vous ne poussiez pas la justice à en faire davantage ? » , rapporte le président de la République.

Dans le livre Sarko s'est tuer, publié en novembre 2014, les deux journalistes du Monde écrivaient déjà que François Fillon avait demandé à Jean-Pierre Jouyet, lors d'un déjeuner le 24 juin 2014, de « taper vite » sur l'ancien président de la République, mis en cause dans plusieurs affaires judiciaires, pour ne pas le « laisser revenir » en politique.

Juppé façonne sa stature de président

Pendant ce temps-là, le candidat favori à la primaire de droite Alain Juppé façonne sa stature de futur président. Il explique dans le magazine Le « 1 » qu'il sera, s'il est élu, un président réhabilitant la « hauteur de vue » et la « dignité », tout en conjuguant le temps court et le temps long. « Il y a plus de force dans la tranquillité que dans l'agitation (...) il faut dépasser l'esprit de parti. (...) on peut multiplier les incongruités jour après jour pour faire parler de soi ou bien faire un travail sérieux », a-t-il lancé. Et d'ajouter : « je serai un président qui prend de la hauteur ce qui n'a pas tout à fait été le cas lors des deux derniers quinquennats ».

Il promet ainsi de « présider, pas de gouverner au quotidien ». Et d'enchaîner sur son credo favori : sa non préoccupation pour sa réélection, car il sera trop vieux pour se représenter en 2022, dit-il. Ce qui le placerait au dessus des manœuvres politiciennes, et lui permettrait de « prendre du recul », de « mettre en perspective », et de d'instaurer une meilleure « relation avec les citoyens ».

Et aussi :

Emmanuel Macron a tenu hier un meeting au Mans. L'énarque, inspecteur des finances, et ancien banquier d'affaires chez Rothschild & Cie y a réaffirmé être « contre le système ». L'ancien ministre et conseiller de François Hollande à l'Elysée a aussi milité pour la « refondation profonde » du modèle social français.