Les "insoumis" de Mélenchon préfèrent s'abstenir que de voter Macron

Par latribune.fr  |   |  509  mots
L'issue de cette consultation, qui excluait l'option d'un vote pour la candidate du Front national Marine Le Pen, est avant tout symbolique, La France insoumise ayant dit à plusieurs reprises qu'elle ne constituerait en rien une consigne de vote.
D'après la consultation menée en ligne auprès des "insoumis" du candidat défait au premier tour,, 87.818 personnes, soit 36,12%, se prononcent pour un vote blanc ou nul, 84.682, soit 34,83%, pour un vote Emmanuel Macron et 70.628, soit 29,05%, en faveur d'une abstention.

Près des deux tiers des soutiens de Jean-Luc Mélenchon qui ont participé à une consultation sur le second tour de l'élection présidentielle envisagent de voter blanc, nul ou de s'abstenir dans le duel qui opposera dimanche Marine Le Pen à Emmanuel Macron, selon les résultats du vote publiés mardi.

Dans le détail, 87.818 insoumis, soit 36,12%, se prononcent pour un vote blanc ou nul, 84.682, soit 34,83%, pour un vote Emmanuel Macron et 70.628, soit 29,05%, en faveur d'une abstention. Cette étude a rassemblé 243.128 "insoumis" sur les 440.000 internautes qui avaient soutenu la candidature de l'eurodéputé, quelque 200.000 personnes ne se sont donc pas prononcées.

L'issue de cette consultation, qui excluait l'option d'un vote pour la candidate du Front national Marine Le Pen, est avant tout symbolique, La France insoumise ayant dit à plusieurs reprises qu'elle ne constituerait en rien une consigne de vote.

"Ce n'est pas une décision des Insoumis", a dit Charlotte Girard, co-responsable du programme du mouvement sur BFM TV. "C'est une indication sur les intentions de vote, qui témoigne de la difficulté d'exprimer le refus de ce qui se passe [...] ce qui est assez à l'image de la société française aujourd'hui".

Vague de critiques

La décision de Jean-Luc Mélenchon de ne pas appeler clairement à voter pour Emmanuel Macron pour faire barrage au Front national a soulevé une vague de critiques, notamment à gauche, où plusieurs élus ont dénoncé une "erreur" et une "faute", "intenable quand on est de gauche". L'eurodéputé, arrivé quatrième avec 19,6% des voix à l'issue du premier tour, a confirmé dimanche sur TF1 sa position tout en mettant en garde ses électeurs contre la "terrible erreur" que représenterait un vote en faveur du FN.

Le résultat de la consultation a été déploré par le Parti communiste français (PCF), dont le secrétaire national Pierre Laurent avait appelé dès le soir du premier tour à voter en faveur d'Emmanuel Macron.

"Alors que Marine Le Pen est aux portes du pouvoir, le résultat de la consultation de La France insoumise n'est peut-être qu'une photographie mais c'est une mauvaise nouvelle", a réagi Igor Zamichiei, secrétaire départemental du PCF à Paris, sur son compte Facebook.

François Fillon, qui avait appelé ses électeurs à voter pour Emmanuel Macron dès son élimination au soir du premier tour de l'élection présidentielle, a renouvelé mardi son appel pour "éviter de voir la France présidée par l'extrémisme".  Le candidat de la droite et du centre, qui a réuni mardi ses soutiens parlementaires pour un pot d'adieu à Paris, n'a cette fois pas explicitement citéle nom du favori des sondages mais a visé Marine Le Pen, la candidate du Front national, dont l'élection précipiterait selon lui la France dans "le vide".

Les sondages donnent Emmanuel Macron en tête à l'issue du second tour devant Marine Le Pen. Le candidat d'En Marche ! récolte 60% des intentions de vote selon des sondages Ipsos-Sopra Steria et Opinion Way, contre 40% pour l'eurodéputée.

(avec Reuters)