Pour Hollande, l'Europe ne doit pas être "le bouc-émissaire de nos renoncements"

Par latribune.fr  |   |  433  mots
"L'Histoire bégaie quand le nationalisme ressurgit avec d'autres traits (...)", a affirmé François Hollande.
Los de la commémoration de la bataille du Chemin des Dames, à Cerny-en-Laonnois (Aisne), le président François Hollande a appelé à ne pas transformer l'Europe en "bouc émissaire de nos reconcements".

Il ne faut pas oublier ce qu'a fait l'Europe pour la paix et le développement économique, a tenu à rappeler François Hollande, dans l'un de ses derniers discours en tant que président de la République, lors de la commémoration de la bataille du Chemin des Dames à Cerny-en-Laonnois (Aisne).

"Aujourd'hui que l'Europe a su nous prémunir de la guerre et des conflits, préservons-là plutôt que d'en faire le bouc-émissaire de nos renoncements", a déclaré le chef de l'Etat alors que plusieurs candidats à l'élection présidentielle évoquent une sortie de l'Union européenne.

Pour le rapprochement du couple franco-allemand

"L'Histoire bégaie quand le nationalisme resurgit avec d'autres traits (...)", a affirmé François Hollande. Cela, a-t-il dit, conduit à "repenser aux institutions et aux actes qui ont garanti la paix depuis 70 ans : les Nations Unies, qu'il nous faut encore défendre, l'Europe unie, qu'il nous faut encore promouvoir, et le couple franco-allemand qu'il nous faut encore rapprocher et chérir".

"Battons-nous à notre façon jusqu'à notre dernier souffle, jusqu'à notre dernier instant de responsabilité, pour la dignité humaine et pour la réconciliation de toutes les mémoires, c'est ce double message d'unité et de paix que nous portons en revenant cent ans plus tard sur le Chemin des Dames", a poursuivi le président de la République.

La mission d'ambassadeur de paix de l'Europe

"Luttons pour cette exigence d'humanité partout où des massacres sont commis par des dictateurs cyniques, battons-nous pour éviter la résurgence des empires et affirmer la force du droit international", a encore déclaré M. Hollande.

Selon lui, "si la liberté et la démocratie progressent, si les injustices reculent, la guerre est toujours là, qui écrase, qui massacre, qui gaze jusqu'à des enfants innocents, qui jette sur les routes de l'exil des milliers de réfugiés".

De même, "la barbarie est toujours là, quand le terrorisme frappe sur notre sol, mais aussi dans d'autres villes à Londres, Stockholm, le Caire, Alexandrie, ne serait-ce que ces dernières semaines."

Pour le chef de l'Etat, le Chemin des Dames "rassemble toutes les mémoires de la Grande Guerre": celles des soldats de métropole, des "7519 soldats allemands ensevelis", des "troupes d'Afrique du nord", des "kanaks supplétifs de l'armée française (...) parmi les plus touchés - un tiers ne revint jamais -", celle des "tirailleurs sénégalais (...) qui montèrent en première ligne à l'assaut de la crête". "C'est à eux que j'ai pensé lorsque j'ai engagé nos forces au Mali le 11 janvier 2013", a-t-il dit.

(Avec AFP)