Présidentielle 2017  : Anne Hidalgo allume Hollande, Macron et Valls

Par Mathias Thépot  |   |  733  mots
Anne Hidalgo s'est montrée très sévère envers les trois personnages clés du quinquennat Hollande.
La Tribune publie son "journal de campagne" quotidien, reprenant les principaux faits et déclarations des candidats (et de leurs soutiens) à la présidentielle de 2017. Aujourd'hui : Anne Hidalgo qui dézingue Hollande, Macron et Valls, et le premier débat de la primaire de la gauche qui se tient ce soir.

La maire de Paris Anne Hidalgo distribue les mauvais points. Dans un entretien au Monde paru ce jeudi, elle désigne clairement qui sont, selon elle, les responsables de l'échec du quinquennat en cours : « François Hollande, qui a décidé de la politique à conduire, Emmanuel Macron qui a été son conseiller et l'inspirateur d'une pensée qui a très largement fracturé la gauche, et Manuel Valls. » Par leur faute, la social-démocratie serait en danger, car « il y a eu beaucoup d'amalgames et d'inculture de la part de ceux qui ont été les chefs de file de ce quinquennat. Ils nous ont conduits à un état de confusion absolue. Je leur en veux pour cela. Je suis triste face à cet énorme gâchis. Nous n'étions pas obligés de nous infliger ça. » Concernant l'ex-ministre de l'Economie et candidat du mouvement En marche !, Emmanuel Macron, Anne Hidalgo estime qu'il est « l'incarnation de la reproduction sociale des élites. » « Il porte une vision très autocentrée, jacobine, colbertiste », rappelle la maire de Paris qui a combattu l'ancien ministre de l'Economie lors des discussions parlementaires sur la Macron de 2015, notamment sur des dispositions entourant le travail du dimanche et le mode de détermination des zones touristiques internationales.

Soutien à Vincent Peillon

Toujours concernant l'ancien secrétaire général adjoint de l'Élysée, Anne Hidalgo déclare : « Je n'ai perçu dans son travail quotidien ni une modernité qui m'aurait éblouie, ni un rapport à la démocratie qui me donnerait confiance », ajoute-t-elle. « Le réveil risque d'être difficile pour ceux qui y croient ! »

Au sujet de Manuel Valls, elle estime que « ce dernier a porté une vision autoritariste allant jusqu'à soutenir, avec le président de la République, la déchéance de nationalité. Ce n'est pas possible pour moi. » Après cette violente critique de l'un des vainqueurs potentiel de la primaire de la gauche, la maire de Paris est reste évasive face à la question « soutiendrez-vous le gagnant de la primaire quel qu'il soit ? ». Réponse de l'intéressée : « J'espère avant toute chose que Vincent (Peillon, qu'elle soutient ndlr) gagnera ». Et de rappeler qu'« il y avait un manque dans cette primaire, avant sa candidature. Il n'y avait pas l'expression de la social-démocratie qu'il incarne et dans laquelle je me reconnais. De plus, Vincent élève le débat. »

Des débats décisifs ?

Cet entretien coup-de-poing d'Anne Hidalgo intervient juste avant le très attendu premier débat télévisé de la primaire de la belle alliance populaire (BAP), à laquelle participeront Manuel Valls, François de Rugy (Parti écologiste), Vincent Peillon, Sylvia Pinel (Parti radical de gauche), Benoît Hamon, Arnaud Montebourg et Jean-Luc Bennahmias (Union des démocrates et des écologistes). Ce premier débat a lieu ce jeudi à 21h sur TF1, LCI, Public Sénat et RTL, il est co-organisé par L'Obs. C'est le premier de trois débats en une semaine. Les deux autres se dérouleront le dimanche 15 janvier de 18h à 20h30 sur BFMTV, RMC et i-Télé, et le 19 janvier sur France 2 et Europe 1 à 20h55. Enfin, un dernier débat aura lieu le 25 janvier entre les deux tours de la primaire. Il se déroulera sur TF1, France 2 et France Inter, et opposera les deux finalistes.

Tous ces débats seront d'une importance capitale. D'abord parce que la campagne est extrêmement courte du fait de la décision tardive de François Hollande de ne pas se présenter à l'élection présidentielle. Ces débats sont donc les principales ouvertures télévisées pour les candidats afin de se différencier. Surtout, l'exemple de la primaire de droite où François Fillon a créé une dynamique forte derrière lui en l'emportant largement lors des débats reste dans tous les esprits. Celui ou celle qui s'en sortira le mieux pourrait ainsi prendre une avance décisive pour représenter le parti socialiste ou l'un de ses alliés à l'élection présidentielle de 2017.

Et aussi :

Selon le Point, le député européen Jean-Marie Cavada et la présidente de Cap21 Corinne Lepage ont décidé de rallier En Marche !, le parti d'Emmanuel Macron.

En déplacement privé à New York, Marine Le Pen a pour sa part été vue ce jeudi  à la Trump Tower, siège de l'équipe du président élu des Etats-Unis.