Logement : Macron s'inscrit dans la continuité de Hollande

Le vainqueur de l'élection présidentielle Emmanuel Macron ne devrait pas révolutionner la politique du logement menée lors du quinquennat Hollande, même si quelques innovations sont à prévoir.
Mathias Thépot
Emmanuel Macron ne supprimera pas les dispositifs fiscaux qui dopent le marché immobilier.

Une fois à l'Elysée, le futur président de la République Emmanuel Macron devrait s'intégrer dans la continuité du quinquennat Hollande en ce qui concerne les problématiques liées au logement. Le leader d'En Marche ! compte en effet prolonger la plupart des dispositifs existants, notamment fiscaux, loués pour leur efficacité en cette fin de quinquennat. Ainsi, le prêt à taux zéro (PTZ) élargi et le dispositif d'aide fiscale à l'investissement locatif Pinel ne seront pas modifiés sitôt Macron arrivé à l'Elysée. Autre dispositif phare du quinquennat Hollande, l'encadrement des loyers sera également maintenu. Pour justifier le prolongement de cette mesure mal accueillie par la profession immobilière et les différentes fédérations de propriétaires, Emmanuel Macron déclare être « pragmatique : il faut la garder et l'évaluer, mais attention aux effets pervers, comme les 13 % d'appartements locatifs retirés du marchéet la baisse des efforts de rénovation des bailleurs ».

Transition énergétique

Sur deux autres grands thèmes structurants, Macron devrait poursuivre la politique engagée : d'une part il devrait miser sur le développement des métropoles avec un choc de l'offre dans les zones les plus tendues que sont notamment l'Île-de-France et la Provence-Alpes-Côte d'Azur, « quitte à ce que l'Etat prenne la main avec des opérations d'intérêt national », indiquait le candidat durant sa campagne. De même, en matière de rénovation énergétique, Emmanuel Macron a promis d'éradiquer les passoires énergétiques des propriétaires les plus précaires à horizon 10 ans. Il va aussi proposer un audit gratuit à tous les propriétaires occupants en situation de précarité énergétique, et vise la rénovation de la moitié des passoires énergétiques d'ici à 2022. Pour ce faire, le futur président de la République mettra en place un fonds public qui prendra « intégralement en charge les travaux des propriétaires les plus précaires, avec un remboursement au moment de la vente du bien ».

Des aides au logement rabotées ?

Mais Emmanuel Macron propose tout de même quelques évolutions qui pourraient avoir des conséquences importantes. D'abord, il compte supprimer la taxe d'habitation, un « impôt injuste » selon lui, qui coûte 10 milliards d'euros par an. De quoi déplaire fortement aux collectivités locales qui bénéficient jusqu'ici du produit de cet impôt, même si le candidat En Marche ! leur a garanti une compensation.
Par ailleurs, les aides aux logements pourraient être à terme rabotées. Pour le futur président de la République, elles ont un effet inflationniste. En revanche, il concède que, tant que la hausse de l'offre de logements pour les jeunes - qu'il propose - « ne sera pas à la hauteur », il n'entreprendra pas de baisser le pouvoir d'achat des locataires par le biais d'une baisse des aides.

Un nouveau bail mobilité professionnelle

Du reste, la grande nouveauté du programme d'Emmanuel Macron sera la création du « Bail mobilité professionnelle » pour les actifs en situation de précarité (formation, période d'essai, stage). « Il s'agira d'un bail d'une durée de 3 mois à un an, destiné aux actifs en mobilité professionnelle et soumis aux mêmes protections réglementaires que le bail étudiant », indiquait-il dans son programme. Et ajoutait que « ce bail sans dépôt de garantie sera déployé dans certaines zones tendues où les logements sont aujourd'hui trop souvent détournés du marché locatif à des fins touristiques ». Une solution de court terme qui pourrait toutefois débloquer certaines situations.

Mathias Thépot

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 10/05/2017 à 12:45
Signaler
redonne du pouvoir d achat aux plus démunies passe aussi par la baise des loyer modere car leurs loyer plus charge et souvent pour eux la moitie de leurs petit salaires et de leurs petite retraites, CE PRIX DEPENS TROP SOUVENT DES COMMUNES QUI COMME ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.