Quand les écarts de salaires détériorent la santé des femmes

Par latribune.fr  |   |  257  mots
Les chercheurs de Columbia ajoutent qu'à salaire similaire ou supérieur pour les femmes, les taux de troubles de l'anxiété et de dépressions sont quasiment les mêmes que chez leurs collègues masculins.
Les femmes moins payées que les hommes ont tendance à tomber en dépression 2,5 fois plus souvent, conclut une étude de l'université de Columbia menée auprès de salariés américains.

Aux Etats-Unis, pour 1 dollar gagné par les hommes, à poste identique, les femmes touchent 82 cents. Et cela a des conséquences qui ne sont pas seulement matérielles. Des chercheurs de l'université de Columbia ont effectué des comparaisons entre la situation de plus de 22.000 travailleurs femmes et d'hommes âgés de 30 ans à 65 ans, avec une éducation, un âge, une expérience, une composition familiale similaire. Ils en ont déduit que les femmes qui gagnent moins que les hommes ont quatre fois plus de chances de développer des troubles de l'anxiété. Elles sont également 2,5 fois plus susceptibles de tomber en dépression, selon l'étude publiée au début du mois de janvier.

Intériorisation, tendance à "s'auto-blâmer"

Par ailleurs, un processus psychologique insidieux conduirait les femmes à se blâmer par rapport à leurs attentes sur le monde du travail et la façon dont elles sont rémunérées.

 "Si les femmes intériorisent ces expériences négatives comme des problèmes de niveau individuel plus que le résultats de discriminations structurelles, cela risque d'accroître les problèmes de troubles de l'anxiété", note Jonathan Platt, doctorant en épidémiologie qui a pris part à cette étude.

A salaire égal, femmes et hommes ont le même taux d'anxiété

Et pour étayer leur étude, les chercheurs de Columbia ajoutent qu'à salaire similaire ou supérieur pour les femmes, les taux de troubles de l'anxiété et de dépressions sont quasiment les mêmes que chez leurs collègues masculins. CQFD.