Barroso se plaint de discrimination de la part de l'UE

Par latribune.fr  |   |  354  mots
L'embauche de Barroso par Goldman Sachs n'a a priori violé aucune règle : certains responsables politiques veulent donc modifier celle-ci.
L'ancien président de la Commission européenne embauché par Goldman Sachs n'a pas apprécié les nouvelles mesures prises à son égard.

Dans un courrier daté de mardi obtenu par l'AFP, José Manuel Barroso, ex-président de la Commission européenne (2004- 2014), et tout nouvel employé de Goldman Sachs, se plaint à Jean-Claude Juncker de la façon donc l'exécutif européen le traite. A l'en croire, les actions prises à son encontre seraient "discriminatoires" et "incompatibles avec des décisions prises concernant d'autres anciens membres de la Commission".

L'ancien membre de la Commission n'a sûrement pas apprécié la lettre qu'a envoyé son successeur à la médiatrice de l'UE le 9 septembre, et qui a été rendue publique lundi. Jean-Claude Juncker confirmait avoir demandé à José Manuel Barroso des "clarifications" sur son nouvel emploi, ajoutant que le comité d'éthique de Bruxelles se prononcerait sur son cas. Pire, il indiquait que ce dernier serait désormais "reçu à la Commission non pas comme ancien président, mais comme un représentant d'intérêts (privés)", autrement dit comme un lobbyiste. Une "dégradation" sûrement très mal vécue par l'intéressé.

La règle et la morale

Car l'embauche de Barroso par Goldman Sachs n'a a priori violé aucune règle. Il a en effet respecté le "délai de carence" ou "période de refroidissement" de 18 mois entre ses fonctions de président et son nouvel emploi, ce qui l'exonérait de demander une autorisation. Mais pour la médiatrice, Emilie O'Reilly,

"Il n'est pas suffisant de dire qu'aucune règle n'a été enfreinte, il faut considérer l'esprit et l'intention que sous-entend l'article en question du traité et modifier le code pour refléter cela précisément" a-t-elle expliqué dans sa lettre à Jean-Claude Juncker.

La France, par la voix de son secrétaire d'Etat aux affaires européennes, s'était déjà exprimée en ce sens mi-juillet. Harlem Désir expliquait alors que l'embauche était "particulièrement scandaleuse, compte tenu notamment du rôle joué par cette banque dans la crise financière de 2008 mais aussi du trucage des comptes publics de la Grèce (...) Moralement, politiquement, déontologiquement, c'est une faute de la part de M. Barroso".

(Avec AFP)