Berlin juge "possible" un accord sur le budget de l'UE avant l'été

Par AFP  |   |  575  mots
(Crédits : YVES HERMAN)
Alors que les Etats membres peinent à s'entendre sur le plan de relance européen, l'Allemagne souhaite trouver un accord. Les discussions devraient toutefois s'étendre sur plusieurs mois.

Un accord à 27 sur le prochain budget de l'UE avant l'été, y compris sur le fonds de relance proposé par la Commission européenne, est "difficile mais possible", selon l'Allemagne, qui s'apprête à prendre la présidence tournante de l'UE le 1er juillet. "Nous espérons obtenir un accord avant les vacances d'été, en juillet", a assuré Michael Clauss, ambassadeur allemand auprès de l'Union européenne, lors d'une conférence organisée par le European Policy Centre (EPC).

Selon lui, l'une des principales difficultés réside dans le volume total du budget. La Commission européenne a présenté la semaine passée une proposition révisée de budget pour la période 2021-2027, de 1.100 milliards d'euros. La grande nouveauté est la création d'un fonds de relance à hauteur de 750 milliards d'euros, qui viendrait le compléter. Financé par des emprunts réalisés par l'exécutif européen au nom de l'UE, ce serait une grande première.

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Trouver un compromis entre les Etats

La première phase des négociations sur le budget pluriannuel, avant l'éclatement de la crise du coronavirus, avait déjà montré les difficultés à trouver un compromis entre ceux qui souhaitent un budget limité (Pays-Bas, Autriche, Danemark et Suède, dits "frugaux") et ceux qui plaident pour un budget plus important (France et sud de l'Europe).

Autre difficulté, selon M. Clauss : la répartition de l'argent du fonds de relance. Le débat fait rage sur la redistribution des sommes aux Etats membres, via des subventions ou via des prêts, ces derniers devant être remboursés.

La clé de répartition, mais aussi les conditions qui pourraient être attachées aux enveloppes distribuées (réformes nécessaires, secteurs ciblés...) sont autant de points qui promettent des négociations difficiles, a expliqué l'ambassadeur allemand.

De nouvelles pistes pour renflouer le budget européen

De même, Michael Clauss ne s'est pas montré très optimiste sur les options pour les ressources propres, que la Commission souhaite augmenter afin que le budget dépende moins à l'avenir des contributions nationales des Etats membres.

Les précédentes négociations sur le budget ont montré qu'il n'y avait "aucun accord sur aucune taxe sauf la taxe plastique", a souligné l'ambassadeur.

La Commission a évoqué plusieurs autres possibilités: revenus de la vente de quotas sur le marché du carbone européen, "taxe" sur les produits manufacturés par des entreprises polluantes à l'étranger, voire un impôt sur les entreprises numériques.

La négociation prendra du temps

Le prochain sommet européen est prévu le 19 juin, par visioconférence comme c'est le cas depuis le début de la crise sanitaire. Il est désormais clair qu'il n'y aura pas d'accord à cette occasion.

"Ce sera une préparation approfondie pour un prochain sommet à une date ultérieure, qui devra si possible être une réunion physique", a indiqué sur Twitter Barend Leyts, porte-parole du président du Conseil européen Charles Michel. 

"La proposition (de la Commission) fait plus de mille pages, il va tous nous falloir encore plusieurs semaines pour comprendre tout à fait ce qu'elle veut dire", a noté Michael Clauss. Selon l'ambassadeur, ce deuxième sommet pourrait se tenir "début juillet".

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