Brexit : Cameron forcé de revoir les règles du référendum

Par latribune.fr  |   |  386  mots
La semaine dernière, David Cameron avait fait deux concessions aux eurosceptiques, acceptant d'une part de rendre la formulation de la question sur le référendum plus neutre et, d'autre part, de limiter les interventions du gouvernement avant le scrutin.
Le texte ouvrant la voie à la tenue du référendum a été largement adopté par le Parlement britannique, mais le gouvernement va devoir consentir à certains changements après le rejet de certaines modalités proposées pour la tenue du scrutin. David Cameron est engagé dans une bataille pour ne pas froisser les eurosceptiques de son propre parti avant le vote qui doit intervenir d'ici à fin 2017.

Un revers embarrassant et inattendu. Le Premier ministre britannique David Cameron a essuyé lundi 7 septembre une rare défaite au Parlement lorsque des élus eurosceptiques du parti conservateur ont uni leurs forces avec l'opposition travailliste pour rejeter les modalités d'organisation d'un référendum sur l'appartenance à l'Union européenne. Il s'agit du premier revers au Parlement de David Cameron alors qu'il dispose d'une majorité de 16 sièges depuis sa réélection en mai.

Dissension au sein du parti conservateur

Le texte de loi ouvrant la voie à la tenue du référendum a été adopté à une large majorité (316 voix pour et 53 contre) par la Chambre des communes et va donc maintenant être examiné par la Chambre des Lords. Mais le gouvernement va devoir consentir à certains changements après que la Chambre des communes a rejeté -par 312 voix contre 285- certaines des modalités proposées pour la tenue du scrutin.

Le parti travailliste a qualifié "d'humiliante" la défaite subie par David Cameron, qui a été surtout été la conséquence de 37 votes contre au sein de son propre parti. Il illustre la bataille dans laquelle David Cameron est engagé pour garder dans le rang les eurosceptiques de son propre parti avant le vote, qui doit intervenir d'ici à fin 2017.

Des concessions faites aux eurosceptiques

Le Premier ministre britannique a laissé entendre qu'il voulait rester au sein d'une UE réformée tout en disant ne rien exclure si les négociations avec Bruxelles n'aboutissent pas aux résultats espérés. La semaine dernière, David Cameron avait fait deux concessions aux eurosceptiques, acceptant d'une part de rendre la formulation de la question sur le référendum plus neutre et, d'autre part, de limiter les interventions du gouvernement avant le scrutin.

Ces concessions sont insuffisantes pour nombre de conservateurs eurosceptiques, qui estiment notamment que le gouvernement devrait s'imposer un silence total sur tout élément susceptible d'influencer le vote avant le scrutin, comme c'est l'usage avant chaque élection. La Commission électorale s'est également ému de la dérogation prévue à la règle du silence total avant le référendum, qui, d'après le gouvernement, est nécessaire pour que des responsables britanniques puissent réagir à des événements internationaux concernant l'Europe sans crainte de contrevenir aux réglementations.

(avec AFP et Reuters)