Brexit : le gouvernement continue de croire à l'attractivité de Paris

Par latribune.fr  |   |  493  mots
Benjamin Griveaux s'exprime au moment où la concurrence est rude entre les grandes capitales financières européennes et alors que Paris semble à la traîne par rapport à des villes comme Dublin, Francfort ou Amsterdam.
Le secrétaire d'Etat français auprès du ministre de l'Economie a déclaré qu'il n'y avait "rien de bloquant" en France pour les institutions désireuses d'y installer leur siège post-Brexit. Pour l'heure, seuls l'assureur américain Hubb et la banque HSBC ont annoncé avoir choisi Paris, alors que plusieurs banques et entreprises ont déjà annoncé avoir choisi Dublin, Francfort ou Amsterdam pour établir leur siège compte tenu de la sortie de Londres du Royaume-Uni.

Nettement en retard par rapport à ses concurrentes européennes choisies pour abriter le siège d'entreprises dans une UE post-Brexit, Paris n'a pas pour autant perdu le match de l'attractivité. Le secrétaire d'Etat français auprès du ministre de l'Economie, Benjamin Griveaux, s'est montré confiant mardi à Londres dans la capacité de la capitale française à attirer des acteurs financiers inquiets des conséquences de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

"Je ne crois pas du tout" que Paris est en train de perdre la bataille, a-t-il lancé lors d'une conférence de presse tenue lors d'une visite de deux jours à Londres afin de rencontrer des institutions financières qui pourraient être tentées de transférer une partie de leur activité sur le continent compte tenu des risques du Brexit, qui sera effectif en mars 2019.

"Je suis comme Saint Thomas. Je ne crois que ce que je vois. Vous avez des gens qui communiquent beaucoup dans un milieu où la discrétion est de mise. Je ne voudrais pas donner nos recettes à des villes concurrentes."

"Le sens c'est de donner de la perspective à ce qu'on est en train de faire, faire de l'explication et montrer que le visage de la France a vraiment changé", a-t-il dit, ajoutant qu'il n'y a "rien de bloquant" aux yeux des institutions qu'ils rencontrent.

Des annonces à venir ?

Benjamin Griveaux s'exprime au moment où la concurrence est rude entre les grandes capitales financières européennes et alors que Paris semble à la traîne par rapport à des villes comme Dublin, Francfort ou Amsterdam. Il s'est félicité de l'annonce faite lundi par l'assureur américain Chubb qui a choisi Paris comme nouveau siège européen, rappelant déjà pouvoir compter sur des transferts d'activité de la part du gérant britannique HSBC et des banques françaises implantées au Royaume-Uni.

"Sans doute il y aura des choix de grandes banques ou de grands fonds qui partageront leur équipe entre différentes villes. [...] Des choses seront annoncées mais ce n'est pas à moi de le faire. C'est aux premiers intéressés de le faire parce que c'est leur choix stratégique et que c'est leur calendrier. Il n'est pas question de forcer la main. Je crois même que c'est contre-productif", a-t-il déclaré lors d'une rencontre à la presse.

La sortie du marché unique voulue par le gouvernement de Theresa May implique la perte du passeport financier européen, qui permet aux grandes banques internationales de proposer leurs services dans l'UE en étant établies au Royaume-Uni. Les banques américaines Morgan Stanley et Citigroup ont choisi Francfort. D'autres banques américaines, comme JPMorgan et Goldman Sachs, ont dit vouloir déplacer des centaines d'emplois. Plusieurs banques européennes (HSBC, Deutsche Bank, UBS) vont également renforcer leur présence dans l'UE. Les établissements japonais Sumitomo Mitsui Financial Group et Nomura vont créer pour leur part une nouvelle filiale européenne à Francfort.

(avec AFP)