Brexit : les négociations pour les pêcheurs français à Jersey vont reprendre

Par AFP  |   |  405  mots
"Jersey vient de nous proposer de reporter ces restrictions techniques à fin juillet, de manière à ce qu'on reprenne les discussions dans les heures qui viennent", a indiqué le ministère français.
L'heure est aux discussions entre les gouvernements français et britanniques qui vont devoir trouver un accord par courriers interposés sur de nouveaux accords de pêche. La France va tenter de faire valoir ses droits tandis que moins d'un navire tricolore sur dix a reçu à date sa licence de pêche dans les eaux autour de l'île anglo-normande.

Les négociations autour du sort des pêcheurs français dans les eaux de Jersey, dont certains s'étaient vu délivrer des licences de pêche assorties de restrictions jugées "inadmissibles" par Paris, vont reprendre "dans les heures qui viennent", a déclaré mardi la ministre de la Mer Annick Girardin.

"Jersey vient de nous proposer de reporter ces restrictions techniques à fin juillet, de manière à ce qu'on reprenne les discussions dans les heures qui viennent, je répondrai par écrit, la France répondra par écrit", a déclaré Mme Girardin lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

Un courrier doit être transmis au commissaire européen dans un premier temps pour reprendre le processus de négociations autour des licences accordées aux pêcheurs français dans les eaux de Jersey, a-t-on précisé au ministère de la Mer, sans plus de précisions à ce stade.

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Moins d'un navire français sur dix autorisé

Sujet explosif tout au long des négociations sur les conditions de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, l'accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques continue de provoquer des frictions malgré l'accord sur les relations post-Brexit trouvé entre Londres et Bruxelles, en vigueur depuis le 1er janvier.

Selon Paris, le Royaume-Uni a publié la semaine passée une liste de 41 navires français, sur 344 demandes, autorisés à pêcher dans les eaux de Jersey, mais celle-ci s'accompagnait de nouvelles exigences "qui n'ont pas été concertées, discutées ni notifiées avant" dans le cadre de l'accord.

Mardi dernier, Annick Girardin avait provoqué l'indignation de Londres et Jersey en affirmant que Paris était prêt à recourir à des "mesures de rétorsion" si les autorités britanniques s'obstinaient, faisant allusion à d'éventuelles répercussions sur le "transport d'électricité par câble sous-marin" qui alimente l'île à partir de la France.

La tension était encore montée de quelques crans supplémentaires jeudi, lorsque des dizaines de bateaux de pêche français s'étaient massés à Jersey pour manifester le mécontentement des pêcheurs, provoquant l'envoi par Londres de deux patrouilleurs avant que la situation ne rentre dans l'ordre dans la journée.

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