Le gouvernement de Theresa May n'attend pas l'Union européenne pour avancer ses pions. L'administration britannique a publié, ce 23 août, vingt-cinq documents listant les risques liés à une éventuelle absence d'accord, avant d'en dévoiler cinquante autres d'ici à la fin septembre. Au regard de ces éléments, voici huit points auxquels seraient exposés les sujets de Sa Majesté :
Hausse des frais bancaires
D'après ces notes, les Britanniques pourraient être confrontés à "une hausse des coûts et des procédures plus lentes" pour leurs transactions avec les 27 États-membres, tandis que "le coût de l'usage des cartes bancaires entre le Royaume-Uni et l'UE risque d'augmenter". Quant aux consommateurs qui achètent en ligne, ils pourraient voir leur frais augmenter car les colis livrés au Royaume-Uni n'auraient plus de TVA allégée.
De la paperasse supplémentaire
Les entreprises commerçant avec l'Union européenne seraient aussi confrontées à une hausse de leurs coûts à cause de frais douaniers et de paperasse supplémentaires. Le gouvernement les invite, "si nécessaire, [à] faire les démarches pour renégocier les termes commerciaux reflétant tout changement dans les procédures douanières et taxes, et tout nouveau droit de douane qui pourraient s'appliquer".
Elles doivent aussi envisager "s'il est opportun d'acquérir tout logiciel ou engager un courtier en douane, un transitaire ou un prestataire logistique pour les aider face aux nouvelles exigences".
La problématique irlandaise
La question du commerce entre l'Irlande du Nord, qui a majoritairement voté pour rester dans l'UE, et la République d'Irlande, État-membre depuis 1973, est l'une des plus problématiques des négociations sur le Brexit.
Les entreprises britanniques commerçant avec l'Irlande devraient donc "considérer si elles ont besoin de conseils sur les préparatifs qu'elles ont besoin de faire" en cas de divorce.
Fin des accords transfrontaliers ?
L'administration de Theresa May met en garde les clients de l'Espace économique européen (EEE) : ils ne pourront plus faire appel aux services d'une banque d'investissement située au Royaume-Uni tandis que les accords transfrontaliers ne seront plus valides.
Les banques peuvent néanmoins éviter ces perturbations en mettant en place des filiales dans l'Union européenne, ce que de nombreux établissements ont déjà commencé à faire.
Vers une Commission européenne de substitution
Afin de remplacer la Commission européenne est évoquée la piste de créer une autorité dédiée pour les réclamations des entreprises.
"Nous continuerons d'appliquer des contrôles douaniers fortement automatisés et basés sur le risque. Les autorités douanières travailleront avec l'industrie pour minimiser les délais et les fardeaux supplémentaires pour le commerce légitime, tout en assurant fermement le contrôle de conformité".
Les certifications européennes pour les médicaments maintenues
Si le Royaume-Uni va quitter l'Agence européenne du médicament, il reconnaîtra toujours les certifications européennes afin d'éviter une double procédure et une rupture de la chaîne d'approvisionnement.
Les banques du sang et les producteurs de produits à base de sang continueraient de se conformer aux exigences de l'UE tandis que les lois européennes sur les organes et tissus seront incorporés dans la loi britannique.
Le ministre du Brexit, Dominic Raab, a, lui, souligné que le Royaume-Uni allait aussi stocker des médicaments pour six semaines supplémentaires, en plus des trois mois de stocks actuels.
Sur l'aide humanitaire
Le gouvernement britannique a aussi annoncé qu'il financerait encore les programmes humanitaires de l'UE "où les organisations britanniques assurent la direction de projet ou sont les seules exécutantes".
Nouvelle iconographie pour les paquets de cigarettes
Une régulation britannique remplacera la législation européenne. Il faudra aussi introduire une nouvelle iconographie pour les paquets de cigarettes, "les droits pour les photos existantes étant la propriété de la Commission européenne".
(Avec agences)