Brexit : May demande aux députés de ne pas paniquer

Par Reuters  |   |  473  mots
Theresa May, qui ne désespère toujours pas de convaincre l'UE de modifier le "backstop", voudrait que le Parlement serre les rangs afin d'être plus fort lors de la prochaine phase de négociations. (Crédits : Peter Nicholls)
"Nous devons tous garder notre sang froid" va déclarer Theresa Mays à la Chambre des Communes aujourd'hui, selon des éléments de langage publiés en avant-première par le cabinet du 10 Downing Street. Hier, alors que la croissance britannique touchait un plus-bas de 6 ans, le négociateur européen Michel Barnier et le ministre britannique chargé du Brexit, Stephen Barclay, ont eu un entretien "constructif", lundi soir à Bruxelles. Mais qui n'a pas fait avancer d'un pouce les négociations.

Theresa May va exhorter mardi les députés britanniques à "garder leur sang-froid" sur le Brexit afin de contraindre l'Union européenne à accepter des concessions de manière à éviter une sortie sans accord du Royaume-Uni le 29 mars.

La Première ministre doit s'adresser aux élus de la Chambre des communes, qui débattront de nouveau jeudi sur le retrait britannique de l'Union européenne.

Aucune solution n'est en vue depuis que la Chambre des communes a massivement rejeté le 15 janvier l'accord que Theresa May avait conclu avec l'UE à l'automne dernier. La Première ministre a été chargée par les parlementaires de renégocier le Withdrawal Bill, ce que Bruxelles refuse pour l'heure, acceptant seulement de revoir la déclaration politique qui l'accompagne.

"Les discussions (avec l'UE) sont entrées dans une phase cruciale", compte déclarer Theresa May devant le Parlement, selon des extraits diffusés à la presse par le 10, Downing Street. "Nous devons désormais tous garder notre sang-froid pour obtenir les changements que cette Chambre a requis et réaliser le Brexit dans les délais."

Theresa May insiste auprès de l'UE pour modifier le "backstop", le filet de sécurité censé garantir le non-rétablissement d'une frontière entre Irlande et Irlande du Nord, qui figure dans l'Accord de retrait.

May voudrait que le Parlement serre les rangs avant la prochaine étape

"En obtenant les changements nécessaires sur le backstop, en protégeant et en renforçant les droits des travailleurs et les normes environnementales, en renforçant le rôle du Parlement lors de la prochaine phase de négociations, je suis persuadée que nous pourrons parvenir à un accord soutenu par cette Chambre", doit encore dire Theresa May.

D'après un porte-parole du gouvernement britannique, le négociateur européen Michel Barnier et le ministre britannique chargé du Brexit, Stephen Barclay, ont eu un entretien "constructif", lundi soir à Bruxelles.

Les deux hommes se sont rencontrés "pour discuter des prochaines étapes de la rupture entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, et pour examiner s'il est possible de trouver une solution acceptable à la fois pour le Parlement britannique et l'Union européenne", a déclaré ce porte-parole, ajoutant qu'ils se rencontreraient à nouveaux dans les jours qui viennent.

Michel Barnier avait auparavant invité Londres à "céder sur quelque chose" pour sortir de l'impasse. Il a en outre jugé intéressante l'idée d'une union douanière permanente avec l'Union européenne avancée par Jeremy Corbyn, chef de file du Parti travailliste.

"Il est clair de notre point de vue que nous n'allons pas rouvrir l'Accord de retrait mais nous allons poursuivre la discussion au cours des jours qui viennent", a déclaré le négociateur en chef de l'UE.

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