Budget italien : Rome fustige Bruxelles et l'accuse de "défaillance"

Par latribune.fr  |   |  403  mots
Le ministre italien de l'Economie, Giovanni Tria. (Crédits : Tony Gentile)
Le ministre italien de l'Economie, Giovanni Tria, a accusé, ce jeudi, la Commission européenne de "défaillance technique". En cause, les prévisions de la Commission, beaucoup plus pessimistes que celle du gouvernement italien, concernant le déficit italien alors que le gouvernement de Giuseppe Conte a assuré qu'il maintenait le cap.

Énième passe d'armes dans la relation houleuse qu'entretiennent Bruxelles et l'Italie depuis l'arrivée au pouvoir de la coalition populiste au pouvoir à Rome formé de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème). Le ministre italien de l'Economie, Giovanni Tria, a accusé, ce jeudi, la Commission européenne de "défaillance technique"Le ministre italien estime que les prévisions de déficit pour l'Italie, actuel point d'achoppement entre le pays et la Commission européenne, sont beaucoup plus pessimistes que celles du gouvernement.

"Les prévisions de la Commission européenne relatives au déficit italien divergent beaucoup de celles du gouvernement italien et découlent d'une analyse non attentive et partielle" du budget italien "malgré les informations et éclaircissements fournis par l'Italie", a-t-il critiqué. "Reste le fait que le Parlement italien a autorisé un déficit maximum de 2,4% en 2019, que le gouvernement s'est engagé à respecter", a-t-il encore souligné.

Bruxelles retoque le budget italien

Dans ses prévisions d'automne, l'exécutif européen estime que le déficit de l'Italie atteindra 2,9% de son Produit intérieur brut (PIB) l'an prochain, puis 3,1% en 2020, soit bien au-delà des prévisions de Rome, qui table sur 2,4% en 2019 et 2,1% l'année suivante. Bruxelles a rejeté le 23 octobre le projet de budget italien pour 2019, une première dans son histoire, le jugeant largement en dehors des clous européens les chiffres présentés par la coalition populiste au pouvoir à Rome, formée de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème).

Lire aussi : L'Union européenne exige que l'Italie revoie son projet de budget 2019

Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a souligné de son côté que les prévisions de la Commission "sous-évaluaient l'impact positif de la loi de finances et des réformes structurelles". "Nous allons de l'avant avec nos estimations (...) Il n'y a pas de présupposé pour mettre en discussion (leur) fondement", a-t-il ajouté dans un communiqué. M. Conte a jugé "absolument invraisemblable tout autre type de scénario sur les comptes publics italiens. Le déficit diminuera avec la croissance et ceci permettra de baisser le ratio dette/PIB à 130% l'an prochain et jusqu'à 126,7% en 2021", a-t-il martelé.

"L'Italie n'est pas du tout un problème pour les pays de la zone euro, mais contribuera à la croissance de tout le continent", a encore assuré M. Conte.

(Avec AFP)