Deutsche Bank : Sigmar Gabriel fustige des "dirigeants irresponsables"

Par latribune.fr  |   |  334  mots
Sigmar Gabriel s'est montré offensif envers les dirigeants de Deutsche Bank.
Le ministre allemand de l'Economie s'est montré très virulent sur la stratégie de la banque, en grande difficulté financière.

Sigmar Gabriel a eu dimanche des mots très durs envers les dirigeants de Deutsche Bank, les qualifiant "d'irresponsables". Le ministre allemand de l'Economie, et chef de file du SPD, est particulièrement irrité par la situation financière de la plus grande banque du pays, et par le plan prévoyant la suppression de milliers d'emplois.

 "Je ne sais pas s'il faut rire ou pleurer de voir une banque qui a fait de la spéculation un modèle de développement venir maintenant se poser en victime" a expliqué le ministre, qui a peu apprécié le fait que John Cryan, patron de la banque, critique la spéculation en l'accusant d'avoir fait plonger le cours de l'action sur les marchés. Cette dernière a perdu 40%sa valeur depuis début 2016.

>> LIRE AUSSI : La crise de Deutsche Bank reflète les maux de l'économie mondiale

Restructuration prévue

Sigmar Gabriel a également souligné que "le scénario ce sont des milliers de personnes qui vont perdre leur travail. Ils doivent désormais payer le prix de la folie de dirigeants irresponsables". Après 7 milliards d'euros de pertes en 2015, Deutsche Bank prévoit de fermer 200 filiales en Allemagne d'ici quatre ans, et la suppression de 9.000 postes au niveau mondial.

Même si l'amende de 14 milliards de dollars réclamée par la justice américaine pourrait finalement être revue à la baisse - un projet d'accord à 5,4 milliards de dollars a été annoncé vendredi - l'établissement bancaire n'est pas encore sorti de l'ornière. La forte exposition de la banque aux produits dérivés, ces instruments financiers utilisés pour couvrir les risques liés à la spéculation, inquiètent les investisseurs.

Le ministère des Finances a dû fermement démentir un article évoquant un plan de sauvetage de Berlin pour aider Deutsche Bank en cas de besoin. Reste qu'en cas d'urgence absolue, le gouvernement pourrait difficilement laisser à son sort la plus grande banque du pays.

(Avec AFP)