En Espagne, la croissance poursuit son accélération

Par latribune.fr  |   |  525  mots
La croissance économique de l'Espagne s'accélère : d'après l'institut national de la statistique, le PIB a augmenté de 3,1% au deuxième trimestre en variation annuelle.
Le produit intérieur brut (PIB) de l'Espagne a enregistré au deuxième trimestre 2015 une hausse de 1% par rapport au trimestre précédent, selon les premières estimations publiées par l'Institut national de la statistique. Néanmoins, avec un taux de chômage très élevé, l'Espagne n'est pas encore sortie de la crise.

De prime abord, l'Espagne a de quoi rendre jaloux ses voisins européens. Plongé dans la crise en 2008, le pays se relève doucement depuis 2014.

L'Espagne enregistre sa plus forte croissance du PIB depuis 2007 au second trimestre 2015. En effet, elle poursuit son accélération avec une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de 1% par rapport au trimestre précédent, selon des données provisoires publiées jeudi 30 juillet par l'institut national de la statistique (INE). Au premier trimestre, la croissance avait atteint 0,9%.

D'après l'Institut National de la statistique, le PIB a augmenté de 3,1% au deuxième trimestre en variation annuelle, contre 2,7% sur les trois premiers mois de l'année. Aucune information n'a en revanche été communiquée sur les secteurs qui ont le plus contribué à cette hausse. Dans une note publiée ce jour, les économistes de Natixis, Jesus Castillo et Barbara Teixeira estiment que "la consommation des ménages se serait à nouveau accélérée et aurait contribué à hauteur de 2 points à la croissance du PIB, en glissement annuel, au deuxième trimestre".

Ce jeudi, sur l'antenne de la radio privée Onda Cero, le ministre de l'Economie Luis de Guindos s'est félicité, assurant que  "si l'on prend le premier semestre, la croissance est de 3,8%, la croissance est très élevée et en plus elle est combinée à une inflation presque inexistante, ce qui est fondamental, et à une évolution positive de la consommation".

Début juillet, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy avait relevé ses prévisions de croissance de 2,9% à 3,3% pour 2015, et de 2,9% à 3% pour 2016. De son côté, la Banque d'Espagne table sur une progression du PIB de 3,1% en 2015 et de 2,7% en 2016.

L'Espagne n'a pas quitté la crise

Cette embellie signe-t-elle pour autant la fin de la crise ? Luis Guindos nuance ces résultats car "l'économie espagnole reste très vulnérable", avec un taux d'endettement qui frôle les 98% du PIB du pays.

"Si nous sommes sortis de la récession, nous n'avons pas quitté la crise", a martelé le ministre des Finances en évoquant le chiffre très élevé du chômage qui atteint 22,4%. Car même si le chômage recule ces derniers mois, il reste le deuxième taux le plus élevé de l'Union européenne après la Grèce. Dans le pays, près de la moitié des jeunes de moins de 25 ans (49,3% selon Eurostat) sont toujours sans emploi.

Fin 2008, l'Espagne a été précipitée dans sa crise la plus violente depuis 1975. Suite à l'explosion d'une bulle immobilière, l'économie -jusque-là en grande partie tirée par le secteur de la construction- a vécu cinq années de récession et de stagnation, jusqu'à la reprise, amorcée en 2014 ( avec 1,4% de croissance du PIB).

Pour autant, les Espagnols tardent à sentir les effets de cette reprise dans leur quotidien, d'autant que la moitié des cinq millions de chômeurs ne touche plus aucune prestation.

"Nous avons refermé l'étape de récession mais il faut maintenant récupérer le terrain perdu en termes de croissance pendant ces années", de crise a souligné le ministre de l'économie espagnol.