Européennes : Nathalie Loiseau, en perte de vitesse, affiche ses soutiens

Par Reuters  |   |  536  mots
(Crédits : Gonzalo Fuentes)
La liste Renaissance de la majorité présidentielle pour les élections européennes a fait appel samedi à des personnalités et aux représentants d’une dizaine de partis frères pour un grand meeting à Strasbourg, cherchant à démontrer, par un effet de groupe, sa capacité à peser sur les choix politiques futurs au Parlement européen.

A deux semaines du scrutin du 26 mai et alors que la liste conduite par Nathalie Loiseau est au coude-à-coude dans les sondages avec celle du Rassemblement national, avec un peu plus de 20% des intentions de vote, le Premier ministre Edouard Philippe et un ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, avaient fait le déplacement.

Les deux juppéistes ont apporté un soutien appuyé à l'ancienne ministre des Affaires européennes, vantant son «sérieux» et sa «solidité», pour minimiser un début de campagne perturbé par des polémiques sur certaines de ses positions et par ce qu'elle qualifie elle-même de ses "maladresses".

Défense d'une identité européenne

Fustigeant «le bruit médiocre des petite polémiques», Edouard Philippe a invité à «débattre de l'essentiel, débattre de l'Europe, parce que l'élection qui vient n'est pas une élection comme les autres». «La question, telle qu'elle était traditionnellement posée, c'était : voulons-nous une Europe un peu plus sociale-démocrate ou une Europe un peu plus conservatrice ?", a-t-il dit.

"La question qui se pose aujourd'hui (...), c'est de savoir si nous voulons faire renaître une Europe sur ses fondements originels ou casser ce qui existe, casser le périmètre européen, casser les valeurs qui nous ont conduits à faire l'Europe».

Nathalie Loiseau a quant à elle défendu une «identité européenne » forgée, selon elle, par une culture commune et par «cette foi dans la démocratie, ce respect pour la liberté individuelle, ce goût pour la pluralité des opinions».

Risque de retour du fascisme

L'ancienne diplomate a mis en garde contre le recul des libertés et le retour de la xénophobie dans plusieurs pays européens, qui pourraient préfigurer, selon elle, un retour du «fascisme» en Europe.

"Dans le monde, personne ne pensait que MM. Trump, Bolsonaro, Poutine et Erdogan seraient au même moment au pouvoir et s'éloigneraient de tant de nos valeurs fondamentales », a-t-elle fait valoir.

Parmi les personnalités roumaines, néerlandaises, tchèques, espagnoles, hongroises ou autrichiennes qui sont intervenues pour soutenir la campagne de La République en marche et de ses alliés, deux anciens chefs de gouvernement ont eux-mêmes mis en garde, par vidéo interposée, contre la montée du populisme. «Nous connaissons les désastres que sont en train de faire les Italiens nationalistes, souverainistes », a affirmé de Florence l'Italien Matteo Renzi, membre du Parti démocrate (centre gauche) et ancien président du Conseil, en évoquant la coalition entre la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 Etoiles (P5S, antisystème) au pouvoir.

L'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, qui a accepté de saborder le groupe ALDE (Alliance des libéraux et démocrates européens) qu'il préside à Strasbourg, pour fonder un nouveau groupe en collaboration avec Emmanuel Macron, était bloqué dans un hôpital parisien par un problème de santé.

«Tous les alliés, tous les démocrates, progressistes, centristes, réformateurs, ensemble avec votre projet, vont essayer de réformer, après le 26 mai, l'Europe, bloquer les nationalistes et les populistes et avoir en même temps un instrument pour briser le statu quo des socialistes et des conservateurs », a-t-il assuré.