Grèce : nouveau rendez-vous "décisif" samedi

Par latribune.fr  |   |  648  mots
La Commission, le FMI et la BCE avaient donné au Premier ministre grec, Alexis Tsipras, jusqu'au milieu de la matinée pour leur transmettre un projet de réformes crédible, précisant qu'en l'absence de propositions, ils soumettraient leur propre texte à l'Eurogroupe. Mais Athènes a laissé cet ultimatum expirer en expliquant s'en tenir aux propositions présentées lundi et modifiées à la marge depuis.
La nouvelle réunion de l'Eurogroupe se tiendra seulement trois jours avant une échéance qui pourrait placer Athènes en défaut de paiement.

Aucun accord encore, mais un nouveau rendez-vous. La réunion de l'Eurogroupe qui se tenait jeudi 25 juin à Bruxelles, la troisième depuis le début de la semaine, s'est achevée sur un nouveau constat d'échec. En effet, les discussions sur les propositions soumises par Athènes et par les "institutions" créancières  (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) n'ont pas permis d'élaborer un document de compromis.

 Les ministres des Finances de la zone euro se réuniront toutefois de nouveau samedi, trois jours seulement avant une échéance clé qui pourrait placer Athènes en défaut.

Merkel refuse un "chantage" de la part d'Athènes

S'exprimant à l'issue de la première journée du Conseil européen de Bruxelles, Angela Merkel a déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi que le prochain rendez-vous des ministres des Finances de l'eurozone serait décisif pour trouver une solution, François Hollande évoquant quant à lui une réunion "cruciale".

"Nous disons, non sans peser nos mots, que cet Eurogroupe sera d'une importance décisive, en prenant en compte le fait que les délais sont très courts et qu'il faut travailler dur à un résultat", a déclaré la chancelière allemande.

Avant le début du Conseil européen, Angela Merkel avait souligné devant des représentants du Parti populaire européen (PPE) qu'un accord sur la Grèce devait être conclu avant l'ouverture des marchés lundi matin, ont rapporté deux participants à la réunion. Selon ces sources, elle a assuré que son pays n'accepterait aucun "chantage" de la part d'Athènes.

Dans l'après-midi, le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a assuré que "la porte reste ouverte pour que la partie grecque puisse apporter de nouvelles propositions ou accepter ce qui est sur la table".

Date fatidique

Sans accord permettant de débloquer les 7,2 milliards d'euros d'aide qui restent à verser à la Grèce, cette dernière en sera pas en mesure de rembourser l'échéance du 30 juin au FMI, d'un montant de 1,6 milliard. Un tel défaut contraindrait sans doute les autorités à adopter des mesures de contrôle des capitaux et ouvrirait la voie à une possible sortie forcée de la Grèce de la zone euro.

Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a quant à lui minimisé la portée de l'échec de la réunion:

"Les institutions vont de nouveau examiner les deux documents, nos documents et les leurs, il va y avoir des discussions avec le gouvernement grec et nous allons continuer jusqu'à ce que nous trouvions une solution", a-t-il déclaré à la presse.

Tsipras souriant

Après cinq mois de discussions souvent tendues, la Commission, le FMI et la BCE avaient donné au Premier ministre grec, Alexis Tsipras, jusqu'au milieu de la matinée pour leur transmettre un projet de réformes crédible, précisant qu'en l'absence de propositions, ils soumettraient leur propre texte à l'Eurogroupe. Mais Athènes a laissé cet ultimatum expirer en expliquant s'en tenir aux propositions présentées lundi et modifiées à la marge depuis.

Le document du gouvernement Tsipras prévoit notamment le maintien de l'exemption de TVA dont bénéficient les îles grecques. Après trois heures de réunion, Alexis Tsipras a quitté le bâtiment de la Commission avec le sourire et en levant le pouce mais sans faire le moindre commentaire.

Face à l'incertitude persistante, les principales Bourses européennes ont terminé sur une note hésitante et l'euro était stable face au dollar, autour de 1,12. Le Conseil des gouverneurs de la BCE, qui tient une téléconférence quotidienne sur la situation financière de la Grèce, a approuvé jeudi le montant de liquidités d'urgence (ELA) sollicité par la Grèce pour ses banques, a affirmé une source bancaire à Athènes.

(Avec Reuters)