Inflation : des grèves dans l'industrie allemande pour des augmentations salariales

Par latribune.fr  |   |  549  mots
(Crédits : Reuters)
Le puissant syndicat allemand IG Metall a appelé à la grève le vaste secteur industriel de la métallurgie et de l'électroindustrie, qui représente 3,8 millions de salariés, pour appuyer sa revendication d'une hausse de 8% des salaires face à l'inflation.

Un mouvement de grève a débuté samedi dans le vaste secteur de la métallurgie et de l'électroindustrie en Allemagne, à l'appel du puissant syndicat allemand IG Metall, qui demande une augmentation des salaires. Des "grèves d'avertissement" ont rassemblé plus de 2.000 personnes samedi, selon des communiqués publiés par les différentes sections régionales de l'organisation. Ces débrayages coordonnés à durée limitée accompagnent souvent les négociations salariales en Allemagne.

Depuis plusieurs semaines, les représentants des patrons et des salariés de la branche mènent des négociations sur les salaires, qui ont échoué. En Bavière (sud), 1.300 salariés du secteur, qui comprend 26.000 entreprises de l'automobile, l'électronique ou encore la machine-outil, ont participé au mouvement, selon le syndicat.

Dans l'usine du géant Thyssenkrupp à Rasselstein (ouest), 300 personnes ont "commencé à minuit à cesser le travail", a indiqué IG Metall.

Plus de 500 salariés ont fait grève dans la région de Basse-Saxe (nord). D'autres arrêts de travail étaient organisés dans toute l'Allemagne, à l'appel du syndicat. À Berlin et en Saxe (est), des arrêts de travail auront lieu lundi, selon la branche locale.

IG Metall demande une hausse de 8%, refusée par les entreprises de ce secteur stratégique, qui emploie 3,8 millions de personnes. Les représentants des salariés justifient leur revendication par la "forte hausse des prix" à un moment où l'inflation dépasse les 10% dans la première économie européenne. Les entreprises du secteur proposent de leur côté une prime unique de 3.000 euros, qui serait valable pour 30 mois.

"Les 3.000 euros peuvent aider les gens, mais avec l'évolution actuelle des prix, ils disparaissent rapidement", a estimé Knut Giesler, négociateur pour IG Metall NRW.

"Il faut donc rapidement augmenter durablement et efficacement les rémunérations", a-t-il ajouté, cité dans un communiqué.

L'organisation patronale Gesamtmetall estime que le syndicat est "devenu aveugle à la réalité de l'industrie" au plus mal en raison de la crise énergétique, selon son président Stefan Wolf.

Des grèves d'avertissement

Ces débrayages coordonnés à durée limitée accompagnent souvent les négociations salariales en Allemagne. "Nous sommes bien préparés", a prévenu vendredi dans un communiqué la puissante antenne de Rhénanie du Nord-Westphalie (NRW), à l'ouest du pays, représentant 700.000 salariés.

Depuis plusieurs semaines, les représentants des patrons et des salariés de la branche mènent des négociations sur les salaires, qui ont échoué, selon IG Metall. En août, le secteur manufacturier a connu une chute de sa production de 0,8% sur un mois, après avoir stagné en juillet. Un mouvement de grève similaire, à l'appel d'IG Metall, a duré deux semaines dans le secteur de la sidérurgie en Allemagne en juin. Près de 68.000 salariés de cette branche ont bénéficié, à la suite de ce mouvement, d'une augmentation de 6,5%, soit la plus forte "hausse depuis 30 ans", selon IG Metall.

Aucune durée du mouvement n'a pour le moment été communiquée. Une poursuite des négociations est programmée pour le 10 novembre prochain. Le service public négociera quant à lui en fin d'année, et l'échéance pour le deuxième groupe automobile mondial Volkswagen est fin novembre.

(Avec AFP et Reuters)