L'accord de libre-échange entre l'Union européenne et l'Australie enfin en passe d'aboutir

Par latribune.fr  |   |  519  mots
Olivier Becht, ministre français du Commerce extérieur, doit participer ce week-end à une réunion des ministres du Commerce du G7 à Osaka à laquelle assistera également le ministre australien du Commerce Don Farrell. (Crédits : Reuters)
Les négociations sur le projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et l'Australie avancent. Olivier Becht, ministre français du Commerce extérieur, n'exclut pas la possibilité qu'un accord technique puisse être annoncé dès ce weekend.

Un accord sur le projet de libre-échange entre l'Union européenne et l'Australie se rapproche. « Au stade où en sont les discussions, nous avons plusieurs avancées qui sont très positives », a estimé Olivier Becht, ministre français du Commerce extérieur lors d'un échange avec quelques médias, dont l'AFP, à Tokyo, sans vouloir détailler davantage pour l'heure.

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« Je n'exclus pas » la possibilité d'aboutir à un accord technique dès ce week-end, « mais s'il faut plus de temps pour pouvoir aboutir à une solution plus équilibrée, nous nous donnerons ce temps », a ajouté le ministre. Olivier Becht doit participer ce week-end à une réunion des ministres du Commerce du G7 à Osaka à laquelle assistera également le ministre australien du Commerce Don Farrell, parmi les représentants d'autres pays tiers invités.

L'Australie veut pouvoir exporter du Roquefort

Les négociations entre l'UE et l'Australie durent depuis déjà cinq ans. L'île-continent avait menacé en juin de se retirer des discussions. Dans le cadre de ces négociations, l'Union européenne a ainsi soumis à l'Australie une liste de plus de 400 produits associés à ses territoires qu'elle souhaite protéger, tels que la feta, le jambon de Parme ou encore des spiritueux irlandais. De son point de vue, l'usage du terme « roquefort » doit être réservé aux fromages au lait de brebis fabriqués autour du village français éponyme. Et seuls les producteurs hollandais devraient pouvoir revendiquer l'appellation « gouda », un fromage fabriqué aux Pays-Bas.

Des exigences auxquelles refuse de céder Canberra et ce, malgré tous les avantages commerciaux que lui offrirait cet accord.  « Après la Seconde Guerre mondiale, l'Australie a connu une forte vague d'immigration arrivée de l'Europe », expliquait alors Murray Watt, le ministre australien de l'Agriculture. « Nos producteurs ont ramené leurs produits de leur pays d'origine et les ont fabriqués ici ».

 L'Union européenne a besoin de ce grand producteur de minéraux critique

« Il convient de faire en sorte que les quotas qui sont attribués à l'Australie pour venir sans droits [de douane] sur le marché européen et français soit dans une jauge raisonnable par rapport à ce que le marché peut lui-même absorber », a souligné vendredi le ministre français du commerce extérieur. Mais « la France souhaite un accord » avec l'Australie, car l'île-continent « est un grand producteur de minéraux critique » et il y a des « intérêts industriels » pour les entreprises européennes en Australie.

Un tel accord permettrait notamment à l'UE de réduire sa dépendance envers des importations de certains pays comme la Russie et la Chine et l'Australie a envie de moins dépendre du marché chinois pour ses exportations agricoles et minières.

Le G7 Commerce à Osaka doit aborder de nombreux sujets, dont la réforme de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), le renforcement de la sécurité des chaînes d'approvisionnement ou encore des outils pour dissuader toute « coercition économique » d'un État envers un autre, une allusion indirecte à la Chine.

 (Avec AFP)