AUKUS : l'Australie se dote d'une flotte de sous-marins américains

L'Australie va acheter jusqu'à cinq sous-marins américains à propulsion nucléaire. Puis, les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni vont s'associer pour développer une nouvelle génération de sous-marins, baptisée SSN-AUKUS.
Anthony Albanese, Joe Biden et Rishi Sunak lundi à San Diego.
Anthony Albanese, Joe Biden et Rishi Sunak lundi à San Diego. (Crédits : Reuters)

L'Australie va acheter trois sous-marins américains à propulsion nucléaire de la classe Virginia, avec une option sur deux exemplaires supplémentaires. Les sous-marins doivent être livrés à partir de 2030 - un calendrier très ambitieux - dans le cadre de la nouvelle alliance militaire AUKUS rassemblant les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni. En outre, les trois pays partenaires vont s'associer pour développer et fabriquer une nouvelle génération de sous-marins, baptisée SSN-AUKUS, à propulsion nucléaire mais dotés d'armements conventionnels. Ces nouveaux navires, de conception britannique et incorporant des technologies américaines avancées, seront construits et déployés par le Royaume-Uni et l'Australie. Ils doivent être livrés à partir de la fin des années 2030 et du début des années 2040. A voir...

« Nous nous mettons dans la meilleure position qui soit pour faire face ensemble aux défis d'aujourd'hui et de demain », a estimé lundi le président américain Joe Biden, depuis une base navale de San Diego. Entouré d'Anthony Albanese et de Rishi Sunak, Joe Biden a assuré que les États-Unis ne pouvaient avoir « de meilleurs amis ».

Ces « meilleurs amis » ont trahi sans aucun état d'âme la France il y a 18 mois. L'Australie avait alors déchiré le contrat signé avec Naval Group portant sur l'acquisition d'un programme de sous-marins de classe océanique « Future Submarine Program » évalué à 50 milliards de dollars australiens (en dollars constants). Il comprenait la fabrication de 12 sous-marins (Naval Group), équipés de leur système d'armes (Lockheed Martin), ainsi que la construction du chantier naval à Adélaïde par le groupe australien ASC. Ce coup de poignard porté par des alliés avait entraîné une crise diplomatique sans précédent avec la France.

Le plus grand investissement de l'Australie

L'Australie fait « le plus grand investissement de (son) histoire » dans le cadre du partenariat AUKUS, a de son côté assuré son Premier ministre, Anthony Albanese. Ce projet, mené en coopération avec les États-Unis et le Royaume-Uni, va « soutenir l'économie australienne pendant des décennies » et créer « environ 20.000 emplois directs » dans le pays, a-t-il expliqué à San Diego (Californie), aux côtés du président américain Joe Biden et du Premier ministre britannique Rishi Sunak. L'Australie va se doter d'un nouveau chantier naval à Adelaïde, dans le sud du pays.

Mais avant de monter à bord des trois sous-marins, les Australiens vont devoir se familiariser avec des sous-marins à propulsion nucléaire. Canberra n'est pas doté de sous-marins à propulsion nucléaire et n'a aucune connaissance des technologies nucléaires qu'elles soient militaires ou civiles. Ses marins, ingénieurs, techniciens seront formés au sein d'équipages américains et britanniques, ainsi que dans les chantiers navals et les écoles spécialisées des États-Unis et du Royaume-Uni. L'objectif est de déployer, à partir de 2027 et sur un principe de rotation, quatre sous-marins américains et un sous-marin britannique sur la base australienne de Perth (ouest).

Un partenariat contre la Chine

Lancée par les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni, l'alliance AUKUS se veut avant tout être une machine de guerre contre la Chine. L'achat de sous-marins américains, puis le développement d'une nouvelle génération de sous-marins à propulsion nucléaire est clairement un programme pour contrer la montée en puissance de la marine chinoise, qui se préparerait à une invasion de Taïwan. Selon des responsables américains, la Chine veut que son armée soit prête à prendre Taïwan, si nécessaire par la force, d'ici à 2027.

Les États-Unis voient la Chine comme leur principal concurrent et cherchent à la dissuader d'entreprendre des actions militaires, surtout à l'égard de l'île de Taïwan - que Pékin revendique comme faisant partie de son territoire. Joe Biden a affirmé que l'alliance AUKUS devait assurer que « la zone indo-pacifique reste libre et ouverte ». Une formule diplomatique, qui cache la détermination des États-Unis de contrer l'influence chinoise dans cette région. Cette stratégie indispose Pékin. « Nous appelons les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie à abandonner la mentalité digne de la Guerre froide et les jeux à somme nulle », a déclaré Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, avant les annonces de lundi.

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Commentaires 9
à écrit le 15/03/2023 à 14:13
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Biden ne leur a pas encore dit mais le théâtre des opérations militaire au sol de la nouvelle guerre entre les US et la chine sera l'Australie . La chine et les US se sont mis d'accord , y a de la place et c'est pratique pour tous le monde ....

à écrit le 15/03/2023 à 7:16
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Bonjour, Personnellement, je ne suis pas sur que l'Australie sorte gagniante de cette histoire... Certe ils ons gagnier la protection des USA, mais ils ons fais de leur iles un objectifs en cas de conflits.. Ensuites ils n'ons toujours pas ac...

à écrit le 14/03/2023 à 23:56
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Tout a fait d'accord, la France est déclassée et doit abandonner ses anciennes colonies et îles qu'elle n'a plus les moyens de défendre et encore moins de financer. Il fallait choisir entre un état social ouvert au monde entier, ou la défense des int...

à écrit le 14/03/2023 à 15:24
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En résumé, deux fois plus long et trois fois plus cher qu’avec les français, y a pas à dire les australiens sont gagnants ! Une très bonne chose que l’on soit sorti de ce bourbier.

à écrit le 14/03/2023 à 12:21
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on comptera les bourses à la fin de la foire. c'est pas gagné d'autant que la classe Virginia est de l'ancienne génération et sur les usa ont du mal a construire pour leurs propres besoins. l'objectif de virer la France étant acquis, rien ne presse m...

à écrit le 14/03/2023 à 8:35
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Quand on n'a pas confiance dans l'UE de Bruxelles, on n'a pas confiance dans La France pour le service après vente !

à écrit le 14/03/2023 à 8:28
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En fait trois sous-marins américains de classe Virginia et une option pour deux supplémentaires à l’horizon 2030, sous réserve d’un feux vert du congrès. Notons que ces bateaux sont intégrés techniquement au système US. Nous assisterons à une flotte ...

le 14/03/2023 à 8:52
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5 bateaux dispo et 3 sous-marins nucléaires pour tout l emporte maritime .. autant dire rien … pas étonnant que les pays asiatiques riverains- dont les chalutiers chinois- en pillent les ressources sans vergogne … il y a personne pour les défendre la...

le 14/03/2023 à 14:58
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O sous marin et une frégate et 0 avion de reconnaissance. La France incapable de surveiller son espace maritime car plus de moyens financier. Le financement du social se fait au détriment de la souveraineté de la France

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