L'agence Fitch retire à son tour le triple A à la Finlande

Par latribune.fr  |   |  318  mots
La décision de Fitch est un revers pour le Premier ministre centriste Juha Sipilä, ancien homme d'affaires arrivé au pouvoir en mai avec l'ambition de relancer l'envie d'entreprendre et d'assainir les finances publiques.
Après S&P, l'agence de notation Fitch dégrade à son tour la Finlande, dont la note passe de AAA à AA+. Une décision venant sanctionner les difficultés économiques que rencontre ce pays membre de la zone euro, longtemps présenté comme un modèle.

L'agence d'évaluation financière Fitch Ratings a retiré à la Finlande sa note "AAA", la meilleure possible, pour l'abaisser d'un cran vendredi soir à "AA+".

Fitch, deuxième parmi les trois grandes agences de notation à retirer ce "triple A", a invoqué dans un communiqué la "faiblesse économique" de ce pays, qui a connu en 2015 le deuxième taux de croissance le plus faible de la zone euro (0,4%) devant la Grèce.

Standard and Poor's avait déjà pris la même mesure en octobre 2014, maintenant depuis la note à "AA+". Chez Moody's, elle reste de "Aaa" avec perspective "négative".

L'incapacité du gouvernement pro-austérité

Fitch ne croit pas le gouvernement pro-austérité capable de renverser la tendance à la montée de la dette publique finlandaise: il estime qu'elle atteindra 67,5% du PIB en 2020, soit cinq points de plus qu'en 2015.

L'agence ne voit "aucun signe clair de reprise du potentiel de croissance par rapport aux 1,0 à 1,2% à moyen terme, ce qui devrait aboutir à une poursuite de la dynamique défavorable pour la dette publique".

La décision de Fitch est un revers pour le Premier ministre centriste Juha Sipilä, ancien homme d'affaires arrivé au pouvoir en mai avec l'ambition de relancer l'envie d'entreprendre et d'assainir les finances publiques.

L'impact négatif du programme de réduction des dépenses publiques

Pour l'agence, son programme de réduction des dépenses publiques a fait du tort à court terme à l'activité économique. "Fitch maintient sa prévision de croissance inchangée à 1% cette année, ce qui reflète une conjoncture extérieure toujours faible et l'incidence de la rigueur budgétaire concentrée en début de mandat", a-t-elle écrit.

Depuis le début de la crise financière mondiale en 2008, le nombre d'États capable de garder une note "triple A", celle des emprunteurs extrêmement fiables, a peu à peu diminué. En zone euro, il ne reste plus que l'Allemagne et le Luxembourg.

(avec AFP)