L'évasion fiscale a coûté à l'Italie 122 milliards d'euros en 2015

Par latribune.fr  |   |  271  mots
Selon Confindustria, en réduisant seulement de moitié l'évasion fiscale, le PIB aurait pu être plus élevé de 3,1% en 2015.
Malgré la diffusion du phénomène, la quasi totalité des contribuables ne risquent d'être contrôlés qu'une fois tous les 33 à 50 ans, dénonce le patronat italien.

7,5% du produit intérieur brut (PIB). Voici ce que coûtera à l'Italie l'évasion fiscale en 2015, à savoir 122 milliards d'euros, selon les estimations de la principale confédération syndicale du patronat italien, Confindustria, rendues publiques mercredi 16 décembre.

Le non-paiement de la TVA représente notamment 40 milliards d'euros, alors que celui des cotisations sociales fait perdre à l'Etat 34,4 milliards. Le total de 122 milliards est nettement plus important que les estimations du gouvernement, qui évoquait récemment une perte d'environ 90 milliards d'euros.

Malgré la diffusion du phénomène, le risque de subir un contrôle fiscal est, pour 99% des personnes payant des impôts, d'une fois tous les 33 à 50 ans, dénonce Confindustria, selon qui l'administration fiscale cherche "davantage à faire rentrer de l'argent qu'à empêcher" l'évasion. Les amnisties fiscales sont en effet couramment pratiquées en Italie.

335.000 emplois manqués

À l'heure où le gouvernement veut remonter le plafond des paiement en liquide de 1.000 à 3.000 euros pour favoriser la consommation, le patronat lui demande de réprimer plus durement l'évasion. Il suggère ainsi un recours plus important aux moyens de paiement électronique, ainsi qu'un recours aux déclarations informatisées sur la TVA. D'une manière générale, il plaide pour un "changement culturel" dans le pays, s'appuyant sur "un consensus croissant" des Italiens en faveur de la lutte contre l'évasion fiscale.

Un tel pari serait gagnant, assure Confindustria : selon l'étude réalisée par son centre de recherche, le CSC, en réduisant seulement de moitié l'évasion fiscale, le PIB aurait pu être plus élevé de 3,1% et 335.000 emplois auraient pu être créés cette année.