L’omniprésence de l'encombrant Steve Bannon irrite à une semaine du scrutin européen

Par Aline Robert, Euractiv  |   |  453  mots
(Crédits : Pascal Rossignol)
L’ancien conseiller de Donald Trump a publiquement apporté son soutien à l’extrême-droite française lors d’une série d’interview. Le parti de Macron dénonce une ingérence dans la campagne électorale. Un article de notre partenaire Euractiv.

À une semaine des élections européennes, les médias français se sont précipités pour interviewer Steve Bannon, ex-conseiller politique de Donald Trump, qui s'est juré de soutenir Marine Le Pen et l'extrême-droite européenne.

Entre une interview dans "Le Parisien" vendredi, puis dans le "JDD" dimanche, l'Américain était aussi sur les ondes de RMC et BFM TV lundi matin, pour dire tout le bien qu'il pense de Marine Le Pen et du Rassemblement national, et assurer que « Marine Le Pen finira par gagner ».

Selon Nicolas Bay, Steve Bannon n'aurait « jamais interféré de quelque manière que ce soit » dans le projet politique du Rassemblement national. Lui assure les avoir aidé sur le financement de leur campagne, en les incitants à demander à leur électorat de répondre à une souscription - ce qui a effectivement fonctionné.

«Ingérence dans le scrutin,  « une atteinte à la souveraineté »

« Il ne se cache absolument pas de son envie de s'ingérer dans notre scrutin », a dénoncé la tête de liste LREM Nathalie Loiseau.

Plusieurs députés et sénateurs de différents bords, y compris LREM, ont réclamé une commission d'enquête sur les liens entre le RN et Steve Bannon, après la diffusion d'un reportage d'Envoyé spécial dans lequel on voit les dirigeants du parti Louis Aliot et Jérôme Rivière proposer à Steve Bannon d'assister à des réunions entre Marine Le Pen et des hauts fonctionnaires français.

L'emprunt russe du RN

Steeve Bannon y évoque aussi les besoins financiers du RN.

« Ils veulent rembourser cet emprunt aux Russes [pour la présidentielle, Ndlr] et obtenir d'autres financements », dit l'ancien conseiller.

Comme le Rassemblement national, Bannon n'a eu de cesse de répéter que les élections européennes étaient un « référendum anti-Macron ». Une rhétorique également utilisée par l'extrême gauche, qui brouille un peu plus le message sur les élections européennes alors que les Français avouent déjà manquer d'informations sur le fonctionnement des institutions européennes.

Comme l'a montré l'élection de 2014, l'élection européenne a logiquement des conséquences au niveau du Parlement européen, mais pas au niveau national. Ainsi, l'élection d'une majorité d'eurodéputés de l'ancien Front national en 2014 n'a eu pour seule conséquence nationale de faire baisser l'influence de la France en Europe, mais n'a pas fait bouger la politique ou l'opinion en France. Pour preuve, les Français ont au contraire élu un président pro-européen trois ans plus tard.

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Par Aline Robert, Euractiv.fr

(Article du lundi 20 mai 2019, à 10:32, mis à jour à 10:47)

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