La BCE pourra réinvestir jusqu'à 130 milliards d'euros sur les marchés en 2018

Par latribune.fr  |   |  475  mots
Les trois quarts des obligations arrivant à échéance - 101,5 milliards d'euros - viendront du secteur public, dominé par les titres d'Etat ou dit de dette souveraine.
Les obligations rachetées par Francfort, dans le cadre de son programme d'achat de dettes (ou QE), arrivant à maturité vont représenter au total près de 130 milliards d'euros d'ici à octobre 2018. Ces sommes, la BCE pourra les réinvestir tout au long de l'année prochaine.

Près de 130 milliards d'euros d'obligations détenues par la Banque centrale européenne (BCE) arriveront à maturité d'ici l'année prochaine pour être réinvestis, selon des données de l'institution de Francfort. Ces remboursements fournissent à la BCE une bonne partie des fonds nécessaires à la poursuite de sa politique accommodante, notamment son programme de rachat de dettes, dit d'assouplissement quantitatif (quantitative easing ou QE en anglais), prolongé au moins jusqu'en septembre 2018.

Les titres arrivant à échéance dans les 12 mois à partir de novembre représenteront en moyenne 10,8 milliards d'euros par mois, un chiffre inférieur aux 15 milliards d'euros d'actifs anticipé par les analystes, avec de larges fluctuations mensuelles, montrent ces données publiées pour la première fois.

30 milliards d'euros de rachats chaque mois

L'institut d'émission a autorisé le mois dernier la publication des chiffres sur les remboursements d'obligations, en raison du rôle de plus en plus important qu'ils devraient jouer dans sa politique de soutien à l'économie, surtout l'année prochaine, avec la baisse du montant des rachats mensuels.

Fin octobre, la BCE a annoncé qu'elle réduirait le montant de ses achats d'actifs à 30 milliards d'euros par mois à compter de janvier, tout en prolongeant son programme de stimulation monétaire jusqu'en septembre 2018 au moins.

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75% sont des titres de dette souveraine

Ces remboursements, qui font partie du programme de 2.550 milliards d'euros de rachats d'actifs de la BCE, atteindront un pic en avril, à 24,3 milliards d'euros. A l'inverse, ils seront à un creux au mois d'août, de 2 milliards d'euros.

Les trois quarts des obligations arrivant à échéance (101,5 milliards d'euros) viendront du secteur public, dominé par les titres d'État ou dit de dette souveraine, tandis que 18 milliards d'euros d'obligations sécurisées et 7 milliards d'euros de titres adossés à des actifs, arriveront également à maturité.

Italie et France favorisées

La BCE a déjà indiqué qu'elle allait continuer à réinvestir la dette arrivant à maturité dans les deux mois et dans le pays d'origine de l'obligation, pourvu que le marché le permette.

Les statistiques publiées lundi montrent que la BCE a acheté en octobre plus d'obligations d'État françaises et italiennes que ne le prévoient ses propres règles, fondées sur le poids relatif de chaque économie nationale au sein de la zone euro. Les achats de titres allemands ont atteint 300 millions d'euros, soit moins que le montant autorisé.

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Les données de la BCE montrent également que les remboursements ont été relativement faibles cet automne, les titres du secteur public arrivés à maturité n'ayant représenté que 22,7 milliards d'euros jusqu'à la fin octobre. La totalité des remboursements de novembre atteindra 3,1 milliards d'euros, dont 2,2 milliards venant du secteur public.

(Avec Reuters)