Le FMI se divise sur le sort de la dette grecque

Par latribune.fr  |   |  324  mots
Athènes peine à sortir du cercle vicieux de l'endettement.
Une majorité des pays-membres de l'institution évoquent ouvertement un allègement de la dette : une position combattue notamment par l'Allemagne.

Une dette de plus de 310 milliards d'euros, soit 177% du PIB. C'est la situation actuelle de la Grèce, sous perfusion financière depuis 2010. L'un de ses créanciers, le Fonds monétaire international (FMI) a discuté lundi du rapport annuel sur cet Etat en grande précarité.

Pour les équipes du Fonds, la situation est claire : la dette grecque est "totalement intenable" et les Européens doivent mettre plus de moyens pour réduire l'endettement d'Athènes. Ce diagnostic n'est pas neutre : pour que le FMI puisse prêter de l'argent à un pays, sa dette doit être jugée "viable", faute de quoi le robinet se ferme.

L'Allemagne catégorique

Cependant, tous les Etats membres de l'institution internationale ne partagent pas ce point de vue. Selon un communiqué publié lundi, "la plupart des directeurs ont jugé (...) qu'un allègement de dette supplémentaire pourrait être requis pour rétablir la viabilité de la dette". Cela laisse clairement entendre qu'il y a des réticences vis-à-vis de cette solution, et en premier lieu celle de l'Allemagne.  Berlin est en effet catégoriquement opposé à un nouvel allègement de la dette grecque et récuse tout diagnostic catastrophique sur les finances publiques du pays.

Poursuivre les réformes

Les divergences sont également apparues sur un point technique mais crucial. D'après le communiqué, "certains" pays membres du FMI continuent de plaider pour un excédent primaire grec (hors charge de la dette) de 3,5% du PIB, un objectif que le FMI juge peu réaliste.

En revanche, les membres du conseil d'administration du FMI se sont unanimement accordés à "exhorter les autorités (grecques) à accélérer la mise en place des réformes" tout en reconnaissant le "lourd prix" déjà payé par la population du fait de l'ajustement budgétaire imposé au pays depuis 2010.

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(Avec AFP)

*Graphique réalisé par Statista