Le pape demande aux réfugiés de Lesbos de ne pas "perdre espoir"

Par latribune.fr  |   |  440  mots
Le pape a rencontré des réfugiés sur l'île de Lesbos.
Le pape a effectué ce samedi un voyage de cinq heures sur l'île de Lesbos où il a visité un camp de réfugiés. "Nous sommes tous des migrants", a-t-il martelé. Pour appuyer le devoir d'accueil qu'il a cherché à mettre en avant, le pape a ramené à Rome avec lui douze réfugiés de Lesbos.

Le pape François est resté cinq heures sur l'île de Lesbos, en Grèce, ce samedi 16 avril 2016. Une visite centrée sur la rencontre avec les réfugiés retenus au camp de rétention de Moria où environ 3.000 personnes attendent, dans le cadre de l'accord entre l'UE et la Turquie, la décision des autorités helléniques et, dans la majorité des cas, leur renvoi vers la Turquie. Les premières déportations vers la Turquie, considérant ce pays comme « un pays tiers sûr » ont débuté. Pour chaque réfugié relocalisé en Turquie, l'UE s'est engagée à accepter un autre réfugié.

Pas de message politique ?

Selon le Saint-Siège, cette visite papale à Lesbos n'avait qu'un but « humanitaire et religieux », visant à porter l'attention du monde sur le drame des réfugiés et inciter les Catholiques à apporter leur pierre à l'accueil de ces derniers. Les autorités vaticanes ont ainsi tenté de réfuter l'idée selon laquelle François cherchait à critiquer l'accord turco-européen. Pour appuyer le devoir d'accueil qu'il a cherché à mettre en avant, le pape a ramené à Rome avec lui douze réfugiés de Lesbos.

Message œcuménique

A Lesbos, le pape s'est entretenu avec l'archevêque d'Athènes Ieronymos, première personnalité religieuse orthodoxe de Grèce et le Patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomé, première personnalité spirituelle du monde orthodoxe. Les trois personnalités ont montré une grande unité qui tranche avec des relations encore très tendues entre Catholiques et Orthodoxes voici quelques années. Les trois hommes ont ensemble jeté à la mer trois couronnes de fleurs dans la baie de Mytilène, la capitale de l'île, en hommage et souvenir pour les réfugiés qui ont perdu la vie en tentant la traversée entre la Turquie et Lesbos.

Rencontres

A Moria, le pape s'est entretenu avec des jeunes gens qui ont effectué la traversée et a rencontré de nombreuses personnes retenues, dont certaines lui ont adressé des suppliques pour que leur situation s'améliore, se plaignant notamment des conditions de l'accord avec la Turquie. Dans son discours, le pape qui avait déclaré auparavant que « nous devons faire face à la pire crise humanitaire depuis la seconde guerre mondiale », a lancé aux réfugiés : « ne perdez pas espoir ! » Dans les rencontres avec les réfugiés, il leur a promis son « aide. »  Puis, il a déclaré « nous sommes tous des migrants. » Même ton du côté du patriarche Bartholomé qui a estimé que « le monde sera jugé sur la façon dont les réfugiés seront traités. »