Le Parlement grec adopte le deuxième train de réformes exigé par les créanciers

Par latribune.fr  |   |  439  mots
"La présence de la gauche au gouvernement est un bastion pour la défense des intérêts du peuple et ce bastion, il n'est pas question que je l'abandonne volontairement", a déclaré le Premier ministre.
Alexis Tsipras a notamment fait adopter par les députés grecs une réforme de la justice civile, mais a une nouvelle fois subi la défection d'une partie des députés de Syriza. Ce second vote d'urgence ouvre la voie à la finalisation d'un troisième plan d'aide à la Grèce.

Une semaine après avoir adopté un paquet de mesures d'austérité dont l'augmentation de la TVA, le Parlement grec s'est prononcé pour un second volet de réformes demandées par les créanciers de la Grèce, jeudi 23 juillet.

Selon le décompte final, 230 députés - sur un total de 298 présents - ont voté pour l'adoption d'une réforme de la justice civile pour en réduire les coûts et la transposition d'une directive européenne sur le renflouement des banques "visant à faire face aux crises bancaires", 63 ont voté contre, et 5 se sont abstenus.

Soutien de l'opposition renouvelé

Un calcul non définitif établi à 31 le nombre de députés ayant voté non dans les rangs de Syriza, la formation de gauche radicale du Premier ministre Alexis Tsipras, contre 32 la semaine dernière auxquels s'étaient ajoutées 6 abstentions et une absence.

Le chef de l'exécutif a ainsi marginalement réduit les défections par rapport à la semaine dernière parmi les 149 députés Syriza. L'ancien ministre des Finances Yanis Varoufakis qui avait voté non la semaine dernière a ainsi voté oui cette fois-ci.

Comme mercredi dernier, Syriza a pu compter sur les voix de son partenaire de coalition, le parti de droite souverainiste ANEL, et de l'opposition pour atteindre la large majorité de 230 votes favorables. Cette majorité avait été de 229 voix la semaine dernière.

Ce second vote d'urgence en une semaine ouvre la voie à la finalisation, espérée d'ici mi-août, du troisième plan d'aide à la Grèce, d'au moins 80 milliards d'euros sur trois ans, dont le principe a été adopté le 13 juillet avec l'UE et le FMI.

"La présence de la gauche au gouvernement est un bastion"

Quelques heures plus tôt,  Alexis Tsipras s'est dit mercredi soir déterminé "à ne pas abandonner le bastion" du gouvernement et à continuer "la bataille" pour améliorer les conditions du plan d'aide conclu avec les créanciers auquel il a répété "ne pas croire".

Il a annoncé qu'il ne démissionnerait pas:

"La présence de la gauche au gouvernement est un bastion pour la défense des intérêts du peuple et ce bastion, il n'est pas question que je l'abandonne volontairement", a déclaré le Premier ministre alors que certains prédisent des jours difficiles à sa majorité parlementaire et gouvernementale touchée par les défections de plusieurs de ses membres opposés à l'accord passé avec les créanciers.

Mais le Premier ministre, dans un registre également très pragmatique, a appelé ses troupes à "s'adapter aux nouvelles réalités".

(Avec AFP)