Les propositions grecques convainquent les leaders européens... sauf les Allemands

Par latribune.fr  |   |  432  mots
L'Allemagne est également opposée à une décote de la dette, et à tout ce qui conduirait à "abaisser de manière significative la valeur de la dette"
Les propositions de réformes du gouvernement grec ont suscité des réactions enthousiastes mais prudentes du côté de Matteo Renzi et de François Hollande. Mais Wolfgang Schäuble entrevoit "très peu de marge de manœuvre" pour une restructuration de la dette, revendication majeure d'Alexis Tsipras.

Jeudi 9 juillet, le gouvernement d'Alexis Tsipras a remis au Mécanisme européen de stabilité (MES), un plan de "réformes", prévoyant une réduction des dépenses dédiées aux retraites et une augmentation de la TVA pour les restaurants notamment. Il espère obtenir un financement de 50 milliards d'euros sur trois ans et une restructuration de la dette. Revue de détail des premières réactions des dirigeants et personnalités politiques de pays de la zone euro :

  • Côté français, François Hollande a jugé favorablement les dernières propositions d'Athènes même s'il juge que "rien n'est encore fait".

"Les Grecs viennent de montrer une détermination à vouloir rester dans la zone euro parce que le programme qu'ils présentent est sérieux et crédible. Ils vont le soumettre au Parlement, ce qui montrera de la force, de l'engagement et je le dis aussi, du courage", a-t-il déclaré.

  • En visite en Espagne, Emmanuel Macron a remis sur la table la question de la restructuration de la dette grecque:

"Le niveau de réformes est de nature à répondre aux attentes. [...] Dans ce contexte, il est évident que les éléments d'une restructuration de la dette se poseront."

"Plus proche de rester dans l'euro que d'en sortir".

  • Wolfgang Schäuble n'est pas de l'avis d'Emmanuel Macron. Le ministre des Finances allemand entrevoit "très peu de marge de manœuvre pour une restructuration, un 'reprofiling' ou d'autres choses de ce genre", a déclaré son porte-parole Martin Jäger vendredi à Berlin. L'Allemagne est également opposée à une décote de la dette, et à tout ce qui conduirait à "abaisser de manière significative la valeur de la dette. [...] L'issue de l'Eurogroupe de samedi est complètement ouverte."
  • Jugeant que le document transmis par le gouvernement grec était "un texte des plus approfondis", le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a annoncé qu'une "décision majeure" était possible samedi 11 juillet, lors de la réunion d'urgence ministres des Finances de la zone euro.
  • Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi s'est déclaré "plus optimiste" sur la possibilité que la Grèce trouve un accord avec ses créanciers.
  • Le Belge Guy Verhofstadt, leader du groupe de l'Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe (ALDE), avait violemment tancé Alexis Tsipras lors de son passage au Parlement Européen, mardi. Il a estimé vendredi que la Grèce est désormais "plus proche de rester dans l'euro que d'en sortir".

    Lire aussi >> Grèce : où Alexis Tsipras veut-il en venir ?