Les sociaux-démocrates européens veulent éviter "l'effacement" de l'UE

Par latribune.fr  |   |  678  mots
La photo de famille de la social-démocratie européenne prise ce samedi à Paris.
François Hollande a reçu à l'Elysée une quinzaine de dirigeants appartenant à la social-démocratie européenne. L'objectif était de réfléchir au moyen de sortir l'UE du marasme économique qui menace sa cohésion.

Une quinzaine de dirigeants sociaux-démocrates européens réunis samedi à Paris se sont engagés à prendre des initiatives pour réformer une Union menacée d'"effacement" par les crises multiples et relancer la croissance, a dit François Hollande.

Le président du Conseil italien, Matteo Renzi, le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel et le président du Parlement européen, Martin Schulz, notamment, se sont retrouvés à l'Elysée à l'approche du Conseil européen de jeudi et vendredi à Bruxelles, essentiellement consacré à la crise des migrants.

Alexis Tsipras invité

Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, était convié à ce rendez-vous où les participants ont prôné une relance du projet européen quel que soit le résultat du référendum britannique sur la sortie de l'Union européenne du 23 juin ou celui des élections américaines, en novembre.

"Ce que les sociaux-démocrates ont à faire, c'est à la fois répondre aux urgences (...) mais aussi préparer l'avenir de l'Europe", a dit François Hollande devant la presse. "Il y aura sûrement des initiatives à prendre après le référendum britannique, quelle que soit d'ailleurs la décision, même si nous souhaitons que le Royaume-Uni reste dans l'Union européenne", a-t-il ajouté.

"Changer un certain nombre de procédures"

Les décisions concerneront les Vingt-Huit "pour changer un certain nombre de procédures" mais aussi "pour avoir aussi dans la zone euro plus d'intégration".

Matteo Renzi a annoncé lors d'une conférence de presse séparée que les dirigeants sociaux-démocrates se rencontreraient la prochaine fois à Rome après le référendum britannique. Les réflexions ont notamment porté sur les moyens de relancer l'investissement, dans les domaines du numérique et de l'économie "verte" par exemple. "Il me semble que le climat change en Europe et nous devons continuer à y travailler", a dit Matteo Renzi. "Pendant trop longtemps, l'Europe a été perçue comme le lieu de l'austérité, un lieu sans espoir, sans croissance."

Trois jours après des manifestation de centaines de milliers de Français contre le projet gouvernemental de réforme du Code du Travail, François Hollande a insisté sur l'importance de s'adresser à la jeunesse. "L'Europe, si elle ne répond pas à cette double exigence de sécurité pour beaucoup de nos concitoyens et d'espérance pour les peuples et notamment pour la jeunesse, les jeunesses d'Europe, l'Europe est à ce moment-là menacée", a-t-il prévenu.

"Non pas menacée de disparition -- les Vingt-Huit veulent continuer la marche --, non pas menacée de dislocation -- même si c'est un risque avec le référendum britannique -- mais simplement le risque de l'effacement, faute de volonté commune".

Agir sur le dossier syrien sans attendre les Américains

Sur le plan international, et en particulier dans le dossier syrien, l'Europe doit selon lui agir sans attendre les résultats de l'élection américaine. "Quel que soit le choix des Américains, l'Europe doit prendre sa responsabilité. Elle ne peut pas simplement attendre, elle ne peut pas simplement participer, être associée, elle doit être à l'initiative", a-t-il dit.

"Aucune concession" à l'égard des Turcs sur les droits de l'homme

La réunion de l'Elysée s'est penchée sur la crise actuelle des migrants et des réfugiés, qui fait l'objet d'âpres négociations entre l'Union et la Turquie pour trouver un terrain d'entente d'ici le sommet des 17 et 18 mars. En vertu du projet d'accord trouvé lundi dernier lors d'un sommet extraordinaire, les Turcs acceptent de reprendre tous les migrants clandestins arrivés en Europe via son territoire, en échange d'un surcroît d'aide financière et de la suppression des visas pour les Turcs voulant se rendre en Europe, ainsi que d'une accélération des négociations pour une adhésion à l'UE.

François Hollande a insisté sur "la protection des frontières extérieures" de l'Europe et déclaré qu'il ne devait y avoir, à l'égard des Turcs, "aucune concession" en matière de droits de l'homme.