Migrants en Europe : le débat autour des quotas s'accélère

Par latribune.fr  |   |  528  mots
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a estimé à 300.000 le nombre de réfugiés et migrants ayant traversé la mer Méditerranée puis débarqué en Grèce et en Italie en 2015.
L'ONU a appelé à répartir au moins 200.000 demandeurs d'asile au sein de l'Union européenne, avec la contribution de tous les pays membres. La Commission table, quant à elle, sur 160.000, mais la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque s'opposent à tous quotas.

Publié le 04/09/2015 à 12:15. Mis à jour le 04/09/2015 à 12:45.

Alors que l'Allemagne et la France se sont rangées jeudi derrière sa proposition de quotas obligatoires, sans pour autant proposer de chiffres, la Commission européenne étudie la possibilité de demander aux Vingt-Huit de prendre en charge 160.000 demandeurs d'asile arrivés ces dernières semaines en Italie, en Grèce et en Hongrie.

C'est quatre fois plus que ce que proposait l'exécutif européen en mai dernier. Il demandait alors la prise en charge par l'ensemble des pays européens de 40.000 demandeurs d'asile arrivés en Italie et en Grèce. Cette fois-ci, il envisage de tripler ce nombre en raison de l'afflux de migrants durant l'été et d'y ajouter 50.000 demandeurs d'asile arrivés en Hongrie.

300.000 demandeurs d'asile en 2015, selon l'ONU

Mais pour l'ONU, c'est insuffisant. Le haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, a appelé vendredi 4 septembre à répartir au moins 200.000 migrants dans toute l'Union européenne, avec des quotas obligatoires, estimant que "l'Europe est confrontée à son plus grand afflux de réfugiés depuis des décennies".

Les personnes qui ont une demande de protection valide (...) doivent ensuite bénéficier d'un programme de réinstallation de masse, avec la participation obligatoire de tous les Etats membres de l'UE, a écrit l'ancien Premier ministre portugais.

Il a expliqué qu'"il s'agit avant tout d'une crise de réfugiés, pas seulement d'un phénomène migratoire". Et qu'il faut "prendre des mesures urgentes et courageuses pour stabiliser la situation puis trouver un moyen de partager véritablement la responsabilité à moyen et long terme".

Le 28 août, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a estimé à 300.000 le nombre de réfugiés et migrants ayant traversé la mer Méditerranée puis débarqué en Grèce et en Italie en 2015. Or, les offres volontaires des pays ne dépassent pas aujourd'hui 32.000 places, rapporte Reuters.

Réunion des ministre européens

Par ailleurs, les ministres européens des Affaires étrangères se retrouvent vendredi 4 septembre à Luxembourg autour de ce dossier. Mais Union européenne fait face à d'importantes divisions. Quatre pays de l'Est (Hongrie, République tchèque, Slovaquie et Pologne) réticents à ouvrir leurs frontières et opposés aux quotas, se réunissent de leur côté à Prague. La Hongrie a d'ailleurs achevé un mur anti-migrants à sa frontière avec la Serbie.

Le président du Conseil européen Donald Tusk s'est d'ailleurs inquiété d'une "division entre l'est et l'ouest de l'Union européenne".

Le Royaume-Uni se dit prêt à faire un geste

Plus tard vendredi, le Premier ministre britannique a annoncé que le Royaume-Uni est prêt à "en faire davantage" pour surmonter la crise des migrants en Europe et à accueillir "des milliers de réfugiés syriens supplémentaires"

David Cameron tente ainsi de calmer les critiques lui reprochant de ne pas s'impliquer suffisamment dans la crise des réfugiés. Selon les chiffres officiels, seules 216 "personnes vulnérables" ont été accueillies en tant que réfugiés au Royaume-Uni depuis mars 2014 et au total 5.000 Syriens ont obtenu l'asile au cours des quatre dernières années.