Moins d'eau dans le gaz entre la Russie, l'UE et l'Ukraine

Par latribune.fr  |   |  518  mots
La crise du gaz entre la Russie et l'Ukraine se dirige-t-elle vers une période de détente ? Les deux pays, réunis à Bruxelles par l'Union européenne, ont trouvé un protocole d'accord sur les livraisons de gaz pour l'hiver 2015-2016.
La Russie et l'Ukraine, réunies à Bruxelles par l'Union européenne, ont trouvé un protocole d'accord sur les livraisons de gaz, suspendues depuis le 1er juillet, pour l'hiver 2015-2016.

La crise du gaz entre la Russie et l'Ukraine se dirige-t-elle vers une période de détente ? Les deux pays, réunis à Bruxelles par l'Union européenne, ont trouvé un protocole d'accord sur les livraisons de gaz, suspendues depuis le 1er juillet, pour l'hiver 2015-2016.

Maros Sefcovic et les ministres de l'Energie russe Alexandre Novak et ukrainien Volodymyr Demtchychyne ont paraphé les documents devant la presse, à l'issue d'une réunion de près de six heures.

Etape cruciale

L'accord sur ce nouveau "paquet hiver" est une "étape cruciale vers l'assurance que l'Ukraine ait des réserves de gaz suffisantes pour l'hiver à venir et pour qu'il n'y ait aucune menace pour un transit continu et fiable de la Russie vers l'UE", a-t-il ajouté.

Si les "détails techniques" étaient réglés, les trois hommes ont toutefois précisé que le texte devait encore passer des procédures formelles avant d'être définitivement adopté. M. Demtchychyne, qui a jugé les conditions "acceptables", espérait pouvoir commencer à pomper "sous peu".

L'Ukraine s'est engagée à "sécuriser le transport de gaz naturel via son territoire vers l'UE, notamment en ajoutant 2 milliards de mètres cube de gaz" en octobre à ses réserves, est-il expliqué dans un communiqué. L'opération se fera entre l'opérateur gazier ukrainien Naftogaz et le russe Gazprom.

La Russie baisse ses prix

L'Union européenne s'est engagée à faciliter le financement des achats ukrainiens, en particulier auprès d'institutions financières internationales comme la Banque mondiale ou le FMI, "mais ne fournit pas de financements supplémentaires", a souligné M. Sefcovic. Par ce biais, "au moins 500 millions de dollars devraient être disponibles d'ici la fin de l'année", selon le communiqué de la Commission.

De son côté, la Russie a confirmé vendredi soir avoir baissé le prix du gaz vendu à l'Ukraine. Un décret qui détaille la formule déterminant les droits douaniers appliquée aux ventes de gaz russe a été publié. Elle revient selon les agences russes à une remise de 24,6 dollars pour 1.000 m3 par rapport au contrat en vigueur, et donc à un prix de 227,4 dollars par 1.000 m3.

Les prix sont "à un niveau comparable à celui appliqué aux pays voisins de l'UE", a indiqué le ministre russe en conférence de presse, évoquant un rabais "d'environ 20 dollars". "Nous ne nous ménagerons pas nos efforts pour éviter tout problème", a-t-il assuré.

Une crise qui dure depuis début 2014

La Russie et l'Ukraine étaient engagées dans un bras de fer sur le prix du gaz depuis l'arrivée au pouvoir de pro-occidentaux à Kiev début 2014. Après une première interruption des livraisons de plusieurs mois en 2014 puis un accord provisoire pour assurer du gaz à l'Ukraine pendant l'hiver, les livraisons étaient de nouveau suspendues depuis juillet, sur fond d'un conflit qui a déjà fait 8.000 victimes.

Les contacts s'étaient accélérés ces dernières semaines à l'approche de la saison froide, synonyme d'augmentation de la consommation en Ukraine mais aussi en Europe, dont environ 15% des besoins en gaz transitent par le territoire ukrainien, d'où les risques de perturbations des approvisionnements.