Nouvelle claque pour Boris Johnson

Par latribune.fr  |   |  569  mots
(Crédits : Reuters)
Amber Rudd, la ministre britannique chargée du Travail et des Retraites, a démissionné.

Nouvelle claque pour Boris Johnson. Le Premier ministre britannique, qui n'a plus de majorité au Parlement et dont la stratégie sur le Brexit a été court-circuitée par le Parlement, voit un poids lourd du  gouvernement démissionner. Ce samedi en effet, en désaccord avec lui sur sa stratégie sur le Brexit, Amber Rudd, la ministre britannique chargée du Travail et des Retraites, a claqué la porte du gouvernement comme l'avait fait jeudi dernier le propre frère de Boris Johnson, Jo, expliquant placer l'"intérêt national" avant la "loyauté familiale".

"Assaut à la décence et à la démocratie"

Dans une lettre adressée au Premier ministre postée sur Twitter, Amber Rudd, qui quitte aussi le Parti conservateur, déclare qu'elle "ne peut pas rester alors que des bons, loyaux conservateurs modérés sont exclus", en référence à l'exclusion du Parti conservateur de 21 députés qui ont voté cette semaine avec l'opposition une proposition de loi destinée à éviter un Brexit sans accord. Une exclusion qu'elle qualifie "d'assaut à la décence et à la démocratie".

 Amber Rudd, qui avait voté pour rester dans l'Union européenne lors du référendum de juin 2016, estime que l"objectif principal" du gouvernement n'est plus d'obtenir un accord de sortie avec l'Union européenne.

"J'avais rejoint votre gouvernement en toute bonne foi: accepter le No Deal devait être sur la table, car c'était le moyen par lequel nous aurions les meilleures chances de parvenir à un nouvel accord pour sortir (de l'UE) le 31 octobre. (...). Cependant, je ne crois plus que partir avec un accord soit l'objectif principal du gouvernement."

"Le gouvernement Johnson s'effondre", a réagi sur Twitter Keir Starmer, référent sur le Brexit au sein du Labour, principal parti d'opposition. De son côté, Nigel Farage, l'europhobe chef du Parti du Brexit se demandait lui sur le même réseau social  "pourquoi Boris avait confié des postes ministériels à des Remainers (en faveur du maintien dans l'UE, ndlr) en premier lieu".

Report du Brexit en l'absence d'accord d'ici au 19 octobre

Pour rappel, les députés ont adopté mercredi un texte qui le contraint à repousser de trois mois la date du Brexit, prévu le 31 octobre, s'il ne trouve pas un accord de divorce avec l'Union européenne d'ici le 19 octobre, soit juste après le prochain conseil européen. Les Lords ont également voté en faveur du texte vendredi. Celui-ci doit désormais recevoir l'accord de la reine Elizabeth II, dès lundi, pour devenir loi.

Le Premier ministre, qui a toujours répété que son pays sortirait de l'Union européenne le 31 octobre, accord ou pas avec l'Union européenne, espère désormais que l'opposition approuvera sa demande d'organiser des élections anticipées mi-octobre, afin de se donner une majorité pour le soutenir. Le gouvernement a déjà tenté cette semaine de faire approuver la tenue d'élections anticipées par les députés mais ceux-ci ont rejeté cette option.

 La France exclut tout report du Brexit

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a exclu dimanche tout nouveau report du Brexit dans les circonstances actuelles.

"Dans l'état actuel des choses, c'est non ! (...) On ne va pas recommencer tous les trois mois" à discuter d'un report, a-t-il déclaré dans l'émission politique Le Grand Rendez-vous Europe1/CNEWS/Les Echos.