Plusieurs milliers de manifestants en Allemagne, en France et en Italie pour les migrants en Europe et la Grèce

Par latribune.fr  |   |  745  mots
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi en Allemagne, en Italie et en France, en signe de solidarité avec les migrants en Europe et contre l'austérité en Grèce.

 A Berlin, un cortège a rassemblé 3.700 personnes selon la police locale, 10.000 selon les organisateurs. Les manifestants étaient réunis sous le mot d'ordre "Faire l'Europe autrement", à l'appel de diverses organisations de gauche et notamment des partis allemands d'opposition Die Linke et Grünen.

Calme, la foule était dominée par des slogans pro-migrants, a constaté sur place un photographe de l'AFP, en ce samedi qui coïncide avec la journée mondiale des réfugiés. "Pas de frontière, pas de nation, arrêtez la déportation" et "Dites-le fort, dites-le clairement, les réfugiés sont ici les bienvenus", scandait-elle notamment. Certains manifestants arboraient aussi des drapeaux grecs ou des pancartes soutenant Athènes, actuellement dans une phase critique des négociations avec ses créanciers européens et menacée de sortie de la zone euro. "L'Europe technocratique, froide et néo-libérale dirigée par l'Allemagne est insupportable", indiquait une pancarte d'une manifestante.
A Paris, plusieurs centaines de personnes ont défilé samedi après-midi sous le solgan "La crise nous tue, la lutte nous unit". Scandant "ensemble, ensemble contre l'austérité", les manifestants ont marché de la place Stalingrad vers la place de la République derrière une banderole "Grèce, France, Europe: l'austérité tue, la démocratie meurt, résistons". En tête du cortège, dans lequel flottaient des drapeaux du Parti de gauche, du Parti communiste français, d'Europe écologie Les Verts et quelques drapeaux grecs, avaient pris place notamment Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent.

L'appel du PS pour un compromis en Grèce

Le conseil national (le "parlement") du Parti socialiste (PS) a lancé "à l'unanimité" un "appel solennel" au Fonds monétaire international (FMI) pour qu'il "cesse d'entraver tout compromis possible" avec la Grèce, au bord du défaut de paiement. "A l'unanimité, nous lançons un appel solennel, d'abord au FMI, pour qu'il cesse d'entraver tout compromis possible. Ensuite à l'ensemble des parties prenantes pour que lundi soir, il y ait le compromis nécessaire pour que la Grèce reste dans l'Europe", a indiqué le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.

"A l'unanimité nous apportons notre solidarité au peuple grec qui subit depuis cinq ans une austérité dramatique", a ajouté le dirigeant socialiste. "Nous espérons que le président de la République, qui recevra de son côté les personnalités qui ont lancé un appel pour défendre le peuple grec (celui lancé par le PCF notamment, ndlr), pourra agir en ce sens, de manière (à) trouver le chemin qui préserve les intérêts des Européens et en même temps du peuple grec", a fait valoir M. Cambadélis, reçu vendredi par l'ambassadrice de Grèce en France, Maria Theofili. Interrogé sur le degré d'implication de François Hollande dans ce dossier, le premier secrétaire du PS a répondu: "Si j'en juge par ce que l'ambassadrice de la Grèce m'a dit, le gouvernement grec estime que l'activité de la France est tout à fait satisfaisante et les Grecs peuvent s'appuyer sur la France qui cherche un chemin de compromis".

En Allemagne notamment, une manifestation devait avoir lieu à Munich (sud) dans l'après-midi, derrière le slogan "Solidarité avec la Grèce, ensemble contre le diktat d'austérité européen". En Italie à Rome, près d'un millier de manifestants se sont rassemblés devant le Colisée sous la pluie en faveur des réfugiés, sous le mot d'ordre "Stop au massacre maintenant", a constaté un autre photographe de l'AFP. Là encore, certains participants en profitaient pour exprimer leur solidarité avec la Grèce.
"Nous sommes ici pour sauver notre Europe, avec les les immigrants, les réfugiés et la Grèce y compris. L'Europe doit appartenir à tout le monde et pas juste aux Allemands et aux banques", a expliqué à l'AFP Luciano Colletta, un retraité de 66 ans.
La question de l'immigration a pris de l'ampleur ces derniers mois en Europe, après plusieurs naufrages de navires remplis d'immigrés en Méditerranée, à chaque fois avec un bilan humain très lourd.
L'Union européenne va lancer prochainement une mission navale pour lutter contre les passeurs en Méditerranée, et envisage de mettre en place des quotas pour répartir les immigrés entre pays européens. Mais cette dernière initiative de Bruxelles est loin de faire l'unanimité dans les autres capitales européennes.