Réfugiés : en Allemagne, Valls plaide pour le durcissement

Par latribune.fr  |   |  489  mots
Pour le Premier ministre "l'Europe, la France, mais aussi l'Allemagne, l'Europe ne peut pas accueillir davantage de réfugiés, ne pourra pas accueillir tous les réfugiés", a-t-il martelé à Munich, en marge de la Conférence sur la sécurité.
Manuel Valls a plaidé à nouveau samedi en faveur d'une diminution du flux de réfugiés arrivant en Europe grâce à l'application des mesures décidées par les Européens et une issue politique en Syrie, lors d'un déplacement à Munich.

La France n'est "pas favorable" à un mécanisme permanent de répartition des réfugiés dans l'Union européenne comme le propose la chancelière allemande Angela Merkel, a indiqué samedi le Premier ministre Manuel Valls, appelant à s'en tenir à l'accord européen portant sur 160.000 réfugiés.

"Nous ne sommes pas favorables à un mécanisme permanent de relocalisation. Le temps maintenant est de mettre en oeuvre ce qui a été discuté, négocié: hot spots (centre d'enregistrement des migrants arrivant dans l'UE, NDLR), contrôles aux frontières extérieures, etc", a déclaré le Premier ministre, à quelques jours du sommet des dirigeants européens à Bruxelles les 18 et 19 février.

L'Union doit faire passer le message que "nous n'accueillons plus de réfugiés", a plaidé le chef du gouvernement lors d'une rencontre avec la presse allemande, en marge de son déplacement à la Conférence sur la sécurité de Munich en Allemagne.

30.000 réfugiés en France, pas plus

"La France s'est engagée pour 30.000 réfugiés (sur les 160.000 actés au niveau européen, NDLR). Dans le cadre de ces 30.000, nous sommes toujours prêts à accueillir des réfugiés. Mais pas plus", a-t-il dit, tout en reconnaissant que ces chiffres pouvaient sembler "dérisoires" par rapport au nombre de réfugiés en Allemagne.

Angela Merkel, qui cherche à établir "une coalition de volontaires" pour accueillir migrants et réfugiés, dont plus d'un million sont déjà arrivés en Allemagne, a affirmé vendredi qu'un groupe de pays de l'UE pourrait accepter de se répartir plus de réfugiés que ce qui est prévu jusqu'ici, en échange d'une lutte accrue de la Turquie contre la migration illégale.

Le rétropédalage de Paris

Le président français Hollande s'était dit favorable en septembre à un mécanisme permanent pour les réfugiés, après l'émotion mondiale provoquée par la photo du petit Aylan, retrouvé noyé sur une plage. Mais la position française s'est progressivement durcie, sur fond d'aggravation de la crise des migrants et après les attentats de novembre.

Manuel Valls a réaffirmé cette ligne de fermeté sur le sujet samedi :"il faut être réaliste: quels pays vont accueillir plus de migrants? La Suède, le Danemark, la Finlande, qui ont déjà beaucoup accueilli? Le Royaume Uni? Je ne vous fais pas un dessin... L'Italie, qui peut à tout moment être confrontée à une nouvelle vague venue de Libye?", a-t-il questionné.

 "Je ne pense pas qu'il y ait aujourd'hui de majorité en Europe pour imposer un mécanisme permanent de relocalisation. Les solutions sont au Levant, en Turquie en Jordanie, en Méditerranée. mais il faut un message très clair qui dise : maintenant nous n'accueillons plus de réfugiés".

"Sinon, nous serons amenés à rétablir les frontières intérieures", a-t-il prévenu.

(Avec AFP et Reuters)