Schäuble s'en prend de nouveau à Mario Draghi

Par latribune.fr  |   |  294  mots
Wolfgang Schäuble accuse la politique monétaire de Mario Draghi de rogner l'épargne et les marges des banques, tout en accentuant l'excédent commercial allemand à travers la baisse de l'euro.
Le ministre allemand des Finances a demandé aux députés allemands, qui doivent recevoir le président de la Banque centrale européenne, de ne pas ménager leur question en visant particulièrement sa politique monétaire. Wolfgang Schäuble s'était récemment brouillé avec Mario Draghi sur la question de l'excédent commercial allemand.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a de nouveau exprimé ses critiques à l'encontre du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, avant l'audition de ce dernier au Bundestag la semaine prochaine, rapporte samedi le quotidien Bild.

Schäuble a incité les membres de la commission des Finances du Bundestag à mettre Draghi en difficulté sur la politique monétaire mercredi prochain, précise l'article, qui cite des participants à une réunion qui a eu lieu cette semaine.

Mario Draghi doit s'exprimer mercredi devant les commissions des Finances et du Budget de la chambre basse du Parlement allemand. Sa dernière visite au Bundestag remonte à 2012.

Schäuble et Draghi se renvoient la balle sur l'excédent allemand

Au début du mois, le ministre des Finances d'Angela Merkel a rejeté les critiques de Mario Draghi visant l'excédent commercial allemand, expliquant que la décision de la BCE de ne pas modifier sa politique monétaire avait fait baisser l'euro, favorisant ainsi les exportations allemandes.

Selon l'institut d'études économiques Ifo, l'excédent courant allemand pourrait atteindre 278 milliards d'euros cette année. Il dépasserait celui de la Chine pour devenir le plus important du monde, un déséquilibre pointé du doigt par la BCE et d'autres institutions.

Les relations entre la banque centrale et le gouvernement allemand sont tendues depuis longtemps déjà, Berlin critiquant la politique monétaire ultra-accommodante de l'institut d'émission en lui reprochant de saper à la fois l'épargne des Allemands et les marges des banques.

Wolfgang Schäuble a en outre attribué à la BCE une part de responsabilité dans la montée du parti populiste anti-immigration AfD (Alternative pour l'Allemagne), qui a fortement progressé lors des récents scrutins régionaux.

(Avec Reuters)