Suisse : poussée de la droite aux élections

Par latribune.fr  |   |  647  mots
L'immigration est le thème principal des élections législatives en Suisse
L'UDC, la droite populiste suisse anti-immigration sort renforcée des élections législatives ce dimanche, occupant le tiers des sièges du Conseil National, selon une projection de l'agence suisse ats.

La poussée de la droite aux élections législatives semble se confirmer en Suisse ce dimanche après la clotûre du vote. La question de l'immigration a, il faut dire, constitué la première préoccupation des électeurs. L'UDC, la droite populiste suisse anti-immigration devrait ainsi occuper le tiers des sièges du Conseil National, selon une projection de l'agence suisse ats.

L'Union Démocratique du Centre gagnerait 11 élus, avec au total 64 représentants à la chambre basse du parlement qui compte 200 élus. Il battrait son meilleur score en 2007 avec 62 élus. La projection porte sur des résultats définitifs sur 13 cantons et sur les projections pour 11 autres. Il y a au total 26 cantons. Dans la chambre sortante élue en 2011 l'UDC occupait 54 sièges.

L'immigration, thème prédominant

"Un thème a été malheureusement très dominant dans la campagne", s'est lamenté à la télévision une candidate socialiste, Rebecca Ruiz, en référence aux débats sur les réfugiés et l'immigration, thèmes favoris de l'UDC. "Les gens ont voté guidés par la peur", a-t-elle estimé.

L'autre parti de droite, les libéraux du PLR, le parti des libéraux radicaux, obtiendrait 5 élus de plus (30 sièges dans la chambre sortante). Le parti socialiste (PS), second parti du pays, en perdrait 3 (46 sièges dans la chambre sortante). Les Verts perdraient 4 sièges et les Verts-Libéraux en perdraient 6.

Le vote par correspondance, adopté par la plupart des électeurs, était ouvert depuis deux semaines. Les bureaux de vote ont été accessibles seulement dans la matinée dimanche et le scrutin a clos à midi.

Virage à droite

Les questions de l'asile et de l'immigration constituent la "première priorité" à traiter pour 48% des sondés par l'institut gfs.bern, loin devant les relations avec l'Union européenne, priorité pour seulement 9% des sondés. "Nous voulons une immigration contrôlée (...) Pas question de surcharger les finances publiques et le budget social en ouvrant toutes grandes les frontières, quand tant de jeunes ici restent sur le carreau", avait résumé Roger Golay, élu sortant candidat à Genève où il préside le MCG, le Mouvement des citoyens genevois, une petite formation de la droite populiste qui entretient des relations avec le Front national, l'extrême-droite française.

Les sondages avaient indiqué que les partis de droite, les libéraux du parti libéral radical (PLR-16,9% des intentions de vote) et les populistes de l'Union démocratique du centre  (UDC-28% des intentions de vote), premier parti de Suisse, devraient sortir renforcés par ce scrutin. Le deuxième parti du pays, le parti socialiste (PS), arriverait à se maintenir avec 19,3% des intentions de vote. Les petits partis du centre et les verts-libéraux payent, pour leur part, ce virage à droite, ils devraient perdre des voix et des sièges.

Les slogans radicaux de l'UDC

Pour sa campagne, l'UDC qui s'est choisi comme slogan "rester libres", n'a pas hésité à recourir aux photos montages avec des photos de femmes en burka avec pour légende "Islam bientôt chez nous?". L'affiche la plus radicale revient aussi aux jeunes UDC du Canton de Vaud avec une caricature de jihadiste portant un brassard UE, sur fond le drapeau de l'Union européenne, qui s'apprête à décapiter une jeune blonde baillonée vêtue d'un drapeau suisse. "Gardez la tête sur les épaules", clame l'affiche "votez pour la liste UDC".

La spécificité de la démocratie suisse reste cependant le multipartisme qui permet à sept partis d'être représentés parmi les 200 élus à la proportionelle dans chaque Canton pour le Conseil National, la chambre basse du parlement. Cinq partis cohabitent au gouvernement qui compte sept ministres au total. Cette cohabitation particulière au sein de l'exécutif obéit à ce qui a été baptisé "la formule magique", une répartition des portefeuilles entre les partis.

(Avec AFP)