Terrorisme : Bruxelles en état d'alerte maximale pour menace "imminente"

Par latribune.fr  |   |  758  mots
Les autorités ont également recommandé d'éviter les manifestations sportives, les concerts, les gares, les aéroports et les centres commerciaux. Sur la photo, patrouille de police à Molenbeek, banlieue de Bruxelles.
La Belgique a relevé dans la nuit de vendredi à samedi le niveau d'alerte terroriste à son degré maximal pour la région bruxelloise évoquant une menace "imminente". Cette mesure intervient quelques heures après qu'un suspect arrêté en Belgique a été inculpé pour terrorisme en lien avec les attentats de Paris et Saint-Denis.

Article publié le 21 novembre à 09:58, réactualisé à 13h32, puis à 16:08

Dans la nuit de vendredi à samedi, la Belgique a relevé au niveau maximal (4 sur 4) son niveau d'alerte terroriste pour la ville de Bruxelles, son aéroport et la commune flamande de Vilvorde, d'où sont issus plusieurs jeunes radicalisés, a annoncé le centre national de crise OCAM, mentionnant une menace "imminente".

L'organisme, qui dépend du ministère belge de l'Intérieur, a relevé le niveau d'alerte terroriste à 4, très grave, pour la région bruxelloise. Le niveau 3 est appliqué pour le reste du pays.

Cette décision a été prise en raison d'un "risque d'attentat par des individus avec armes et explosifs à plusieurs endroits de la capitale", a précisé le Premier ministre Charles Michel qui a réuni samedi matin le Conseil national de sécurité. Ce dernier doit se réunir de nouveau demain, selon les médias belges.

 Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a de son côté déclaré que 1.000 soldats étaient mobilisés pour des patrouilles, soit le double des effectifs déployés une semaine plus tôt.

Stations de métro fermées

Toutes les stations de métro resteront fermées ce samedi 21 novembre à Bruxelles, a annoncé la compagnie publique des transports bruxellois (Stib).

"Sur recommandation du centre de crise du Service Public Fédéral Intérieur, toutes nos stations de métro (...) resteront fermées aujourd'hui. Ceci est une précaution", a annoncé samedi matin la Stib sur son site Internet.

"Les bus circulent mais certains trams sont impactés par cette mesure", poursuit la société de transports qui décidera "en consultation avec les autorités compétentes et la police, au jour le jour, si les stations réouvrent".

Manifestations sportives, concerts déconseillés

Outre les mesures concernant les métros, l'OCAM (l'organe de coordination pour l'analyse de la menace) a recommandé samedi "aux autorités administratives des 19 communes (de la région de Bruxelles, ndlr) d'envisager l'annulation des grands événements sur le territoire de leur commune" et "la suppression des matchs de football de 1ère et 2ème division de ce week-end".

Il recommande également d'"organiser une communication ciblée à la population visant à éviter les lieux de grande concentration de personnes" et de "renforcer le dispositif policier et militaire".

Le grand centre commercial Inno, qui borde la rue Neuve --la plus fréquentée du pays (44.000 piétons par jour)-- a choisi de ne pas ouvrir du tout. Son voisin et concurrent City 2 l'a imité à midi.

 Deux concerts de Johnny Hallyday qui devaient se tenir ce week-end dans la capitale belge ont été annulés. Les musées de la capitale belge restent également fermés ce samedi en raison d'une menace extrêmement élevée.

 Cet après-midi, les images de Bruxelles vide défilent sur Twitter :

La traque de Salah Abdeslam se poursuit

Cette mesure est intervenue quelques heures après qu'un suspect arrêté en Belgique a été inculpé pour terrorisme par la justice belge en lien avec les attentats jihadistes qui ont fait 130 morts à Paris le 13 novembre. Ce suspect, dont l'identité n'a pas été rendue publique, est le troisième à être inculpé en Belgique en lien avec les attentats de Paris.

Parallèlement, la traque de Salah Abdeslam, un suspect-clé évaporé dans la nature, se poursuit en France et Belgique. Ce Français vivant en Belgique, à Molenbeek, est soupçonné d'avoir convoyé les kamikazes qui se sont fait exploser aux bords du Stade de France il y a huit jours. "Dangereux", selon la police, Salah Abdeslam a fait l'objet d'un contrôle routier le 14 novembre à Cambrai (Nord). Son nom n'était alors pas encore apparu dans le cadre de l'enquête et il a donc été laissé libre. Il est le frère de Brahim Abdeslam, qui s'est fait exploser au "Comptoir Voltaire".

Activement recherché, le suspect était "extrêmement énervé" et "peut-être prêt à se faire sauter", a déclaré sur la chaîne de télévision LCI Me Carine Couquelet, l'avocate d'un des hommes qui affirment l'avoir exfiltré vers la Belgique.

(Avec AFP et Reuters)