TTIP/Tafta : la France veut tout arrêter

Par latribune.fr  |   |  446  mots
Le TTIP est-il définitivement enterré ?
Cette nouvelle position de la France pourrait être fatale au processus de négociation avec les Etats-Unis.

Article publié le 30/08 à 08h54, mis à jour le 30.08 à 12h26, et 15h04

Le secrétaire d'Etat au commerce extérieur, Matthias Fekl, n'a pas manié la langue de bois sur le sujet du TTIP/Tafta, le projet de libre-échange entre l'Europe et les Etats-Unis. Interrogé mardi matin sur RMC, il a expliqué que le gouvernement français allait demander en septembre "l'arrêt" des négociations à la Commission européenne.

Selon lui, "il n'y a plus de soutien politique de la France" au processus de discussions. De fait, depuis la publication de documents confidentiels en mai 2016 par Greenpeace révélant l'état des négociations, le gouvernement français s'est montré de plus en plus réticent à poursuivre les pourparlers. "Il faut un coup d'arrêt clair et définitif à ces négociations pour repartir sur de bonnes bases" a encore assuré le représentant du gouvernement.

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Pas d'accord d'ici la fin de l'année

Un pessimisme partagé par François Hollande. "Les discussions en ce moment-même sur le traité entre l'Europe et les Etats-Unis ne pourront pas aboutir à un accord d'ici la fin de l'année", a déclaré le président de la République devant la conférence des ambassadeurs à l'Elysée.

"La France préfère regarder les choses en face et ne pas cultiver l'illusion qui serait celle de conclure un accord avant la fin du mandat du président des Etats-Unis", a-t-il ajouté.

Doutes en France et en Allemagne

En juillet, Matthias Fekl avait déjà émis de sérieuses réserves: "Je pense qu'un accord [sur le TTIP] en 2016 est impossible et que par ailleurs tout le monde le sait bien, y compris ceux qui à longueur de communiqués disent le contraire" expliquait-il alors dans un entretien à l'AFP.

Il y a deux jours, c'est l'Allemagne qui rajoutait un clou sur le cercueil des négociations via son vice-chancelier Sigmar Gabriel. "Les discussions avec les Etats-Unis ont de facto échoué car nous, Européens, ne devons bien sûr pas céder à leurs exigences" reconnaissait-il dans une interview, contredisant la position d'Angela Merkel estimant fin juillet que l'accord était "dans l'intérêt absolu de l'Europe".

Bruxelles dément

Mardi, en réaction aux remises en cause du gouvernement français et du vice-chancelier allemand, la commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, a affirmé que les négociations sur le TTIP "n'ont pas échoué".

Les négociations "ont été difficiles, bien sûr, nous le savions depuis le début, mais elles n'ont pas échoué", a-t-elle affirmé lors d'un point presse à Bruxelles.

(Avec AFP)