Turquie : le Parlement européen demande le gel des négociations d'adhésion

Par latribune.fr  |   |  275  mots
Le vote des députés, même non contraignant, pourrait refroidir les relations entre l'UE et la Turquie.
La résolution, adoptée à une très large majorité, traduit l'inquiétude croissante de l'UE face à la répression en cours en Turquie.

Depuis le coup d'Etat avorté de mi-juillet, le gouvernement turc se livre à une véritable purge dans toutes les institutions du pays. Des dizaines de milliers de fonctionnaires ont ainsi été limogés ou suspendus, des chefs d'entreprise et des journalistes arrêtés en nombre, des médias purement et simplement fermés.

Face à un pouvoir de plus en plus autoritaire, le Parlement européen a demandé jeudi le gel des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, en raison de la répression "disproportionnée" en cours. Dans une résolution adoptée à une très large majorité à Strasbourg (479 voix pour, 37 contre et 107 abstentions), les eurodéputés appellent à "un gel temporaire" du processus d'adhésion entamé en 2005, au risque d'attiser les tensions entre Ankara et l'UE, même si leur vote n'est pas contraignant.

Longues négociations

Les négociations formelles d'adhésion entre l'UE et Ankara sont entamées depuis 2005. Mais à ce jour, seuls 16 chapitres de négociations - sur 35 - ont été ouverts, et un seul a été clôturé. Plusieurs Etats membres, dont Chypre (en raison du contentieux avec la République turque de Chypre du Nord) et la France se montrent réticents à ces discussions.

"Les mesures répressives prises par le gouvernement turc (...) attentent aux droits et libertés fondamentaux consacrés dans la Constitution turque, portent atteinte aux valeurs démocratiques fondamentales de l'Union européenne", estime le parlement européen dans la résolution. De son côté, Recep Tayyip Erdogan, le président turc avait prévenu mercredi que cette résolution n'avait "aucune valeur" à ses yeux.

(Avec AFP et Reuters)