Union européenne : Macron attend les élections allemandes pour présenter sa feuille de route

Par latribune.fr  |   |  503  mots
Emmanuel Macron s'est prononcé pour qu'"on puisse continuer à œuvrer dans le cadre de la coopération renforcée" lancée entre quelques pays européens.
Les propositions d'Emmanuel Macron viseront à renforcer l'Union économique et monétaire, renforcer la convergence sociale et fiscale, agir pour la jeunesse ou encore approfondir l'Europe de la Défense, a expliqué le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse au Luxembourg.

Il faudra patienter jusqu'au 24 septembre, le temps que se déroulent les législatives outre-Rhin. La France proposera dans quelques semaines à ses partenaires de travailler sur une dizaine de sujets pour réformer l'Union européenne et la zone euro, a déclaré mardi Emmanuel Macron. L'objectif est de rédiger d'ici la fin de l'année une feuille de route négociée en particulier entre Paris et Berlin et associant les Européens qui le souhaitent.

Une Europe plus unie et intégrée

Ces propositions viseront à renforcer l'Union économique et monétaire, renforcer la convergence sociale et fiscale, agir pour la jeunesse, approfondir l'Europe de la Défense, renforcer la politique migratoire et créer "une véritable Europe du climat et de l'énergie", a dit le président français devant les ambassadeurs de France réunis à l'Elysée.

"Nous devons penser une Europe à plusieurs formats. Aller plus loin avec tous ceux qui souhaitent avancer", a-t-il ajouté.

En visite au Luxembourg, il a ensuite précisé qu'il proposerait en matières sociale et fiscale "un vrai mécanisme de convergence" et que certaines propositions porteraient sur le numérique, l'enseignement supérieur et la recherche. Il s'agit de "construire ce qui sera l'ensemble des critères qui permettront une plus grande intégration d'un cœur d'Europe", a-t-il dit lors d'une conférence de presse avec les Premiers ministres luxembourgeois et belge, Xavier Bettel et Charles Michel

Divergences sur la fiscalité

Emmanuel Macron s'est prononcé pour qu'"on puisse continuer à œuvrer dans le cadre de la coopération renforcée" lancée entre quelques pays européens et a jugé que la taxe française sur les transactions était un bon modèle. Interrogé sur cette harmonisation fiscale, une question sensible dans son pays, Xavier Bettel s'est dit prêt à travailler à une harmonisation des assiettes mais il a jugé difficile d'harmoniser en même temps les taux. Le Premier ministre luxembourgeois a parallèlement jugé "saugrenue" l'idée de créer une taxe européenne sur les transactions financières.

"Ou on le fait au niveau mondial ou on le fait pas", a-t-il dit.

Lors d'une conférence de presse à Berlin, la chancelière allemande s'est quant à elle positionnée mardi en faveur d'un renforcement de l'intégration de la zone euro. Angela Merkel a ainsi apporté son soutien à l'idée d'un Fonds monétaire européen sur la base du Mécanisme européen de stabilité (MES) et s'est dite prête à envisager la création, souhaitée par Emmanuel Macron, d'un poste de ministre des Finances à l'échelle du bloc.

Le président français a promis la semaine dernière aux Tchèques, Slovaques, Roumains et Bulgares que tous les Etats membres qui veulent participer aux travaux sur l'avenir de l'Europe pourraient le faire. Il a ajouté mardi que des "conventions démocratiques" seraient lancées dans les prochains mois en France et les pays volontaires pour associer les citoyens à ces réformes.

(avec Reuters)