Vers un retour de l'impôt sur la fortune en Allemagne ?

Par latribune.fr  |   |  356  mots
Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, membre du SPD, le Parti social-démocrate. (Crédits : Annegret Hilse)
Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, soutient l'impôt sur la fortune défendu par son parti, rapporte le Handelsblatt. Les conservateurs de la CDU-CSU sont contre.

Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, soutient le projet d'impôt sur la fortune que sa formation politique, le Parti social-démocrate (SPD), propose de mettre en oeuvre, rapporte le quotidien économique Handelsblatt ce week-end dans son édition en ligne. Plusieurs dirigeants du SPD, partenaire minoritaire de la "Grande coalition" au pouvoir, doivent se réunir ce lundi 26 août pour discuter du projet développé par un groupe de travail dirigé par le député SPD de Hesse, Thorsten Schäfer-Gümbel.

Cette taxe pourrait rapporter 10 milliards d'euros par an, selon ses promoteurs. L'ISF allemand a été suspendu par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe par une décision de 1995. La haute juridiction allemande exigeait l'uniformisation des taux d'imposition appliqués aux biens immobiliers et mobiliers, au nom du principe d'égalité, ce que les gouvernements successifs n'ont jamais entrepris.

"J'ai travaillé étroitement avec le groupe de travail SPD et je soutiens le résultat pour suivre le modèle suisse", a déclaré au journal Olaf Scholz, qui est candidat à la direction du SPD.

La Suisse est l'un des rares pays développés à appliquer encore un impôt sur la fortune.

La CDU-CSU de Mekel est contre

Selon le Handelsblatt, Andreas Jung, le vice-président du groupe CDU-CSU au Bundestag, a déclaré que la CDU de la chancelière Angela Merkel était opposée à cette initiative.

"Dans une économie en ralentissement, cela représente une charge énorme pour les moyennes entreprises et l'emploi. C'est exactement le mauvais signal", a déclaré dimanche le président de la CSU, Markus Söder, à l'agence de presse allemande DPA.

Les déclarations d'Olaf Scholz interviennent alors que l'Allemagne s'apprête à supprimer partiellement le "Soli", un impôt de solidarité introduit au moment de la réunification des deux Allemagnes en 1990 pour financer la remise à niveau économique des Länder de l'Est. Cet impôt a rapporté près de 19 milliards d'euros en 2018. Le gouvernement d'Angela Merkel a annoncé mercredi que 90% des contribuables payant actuellement le Soli en seraient exemptés à partir de 2021. Les conservateurs envisagent la suppression totale du Soli par étapes d'ici à 2026.

(avec Reuters)