Yanis Varoufakis appelle à "empêcher Le Pen de gagner" en votant Macron

Par latribune.fr  |   |  377  mots
"Je refuse de faire partie d'une génération de progressistes européens qui auraient pu empêcher Marine Le Pen de gagner la présidence française mais ne l'ont pas fait", écrit-il dans une tribune publiée par Le Monde.
L'ancien ministre grec des Finances justifie son soutien à la candidature d'Emmanuel Macron par le risque de voir accéder l'extrême-droite au pouvoir en France et... par l'attitude du leader d'En Marche ! vis-à-vis de la Grèce en 2015.

Yanis Varoufakis met en garde les Insoumis. L'ancien ministre grec des Finances s'est prononcé mardi pour un vote en faveur d'Emmanuel Macron au deuxième tour de la présidentielle française, s'étonnant du refus d'une partie de la gauche française de soutenir le chef de file d'En Marche !. "Je refuse de faire partie d'une génération de progressistes européens qui auraient pu empêcher Marine Le Pen de gagner la présidence française mais ne l'ont pas fait", écrit-il dans une tribune publiée par Le Monde.

Nommé ministre des Finances en janvier 2015 après la victoire du mouvement Syriza aux législatives grecques, il avait démissionné de ses fonctions six mois plus tard à l'issue d'un long bras de fer avec les créanciers européens de la Grèce et le Fonds monétaire international.

Macron a fait "tout son possible" dans la dossier grec

"Marine Le Pen est-elle vraiment une option moins inacceptable que son père ? Emmanuel Macron est-il pire, du point de vue de la gauche, que Jacques Chirac en 2002 ? Si ce n'est pas le cas, pourquoi certains leaders de la gauche refusent-ils aujourd'hui de soutenir Macron contre Le Pen ? C'est pour moi une véritable énigme", indique Yanis Varoufakis.

Si les électeurs progressistes français ont, selon lui, "toutes les raisons d'être en colère contre Emmanuel Macron" en raison de ses positions sur l'Europe et sa volonté de réformer le marché du travail, "il n'en est pas moins scandaleux pour tout progressiste que de renvoyer dos-à-dos Le Pen et Macron".

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L'ancien ministre révèle d'autre part que, au plus fort de la crise de la dette grecque en juin 2015, Emmanuel "Macron a été le seul ministre d'Etat en Europe à faire tout son possible pour nous aider. Et il l'a fait en prenant un risque politique personnel". Selon lui, celui qui était alors ministre de l'Economie de François Hollande a tenté sans succès de sensibiliser le président français à la nécessité pour l'Europe de trouver avec la Grèce un accord qui ne soit pas "une version moderne du traité de Versailles".

(Avec AFP)