Yanis Varoufakis, l'interview à 24.000 euros

Par latribune.fr  |   |  448  mots
C'est l'ex-ministre lui-même qui a dévoilé le montant sur son blog dans une note détaillant les honoraires reçus lors des diverses conférences et interviews tenus depuis le mois d'août.
L'ancien ministre grec a reçu une conséquente somme d'argent pour sa participation d'une vingtaine de minutes à une émission de la télévision publique italienne. De quoi faire réagir une partie de la classe politique.

Plus de 1.000 euros la minute. Pour une interview de 22 minutes accordée le 27 septembre à la télévision publique italienne RAI 3 pour l'émission Che tempo che fa, l'ancien ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a reçu 24.000 euros et un billet d'avion en première classe, selon plusieurs médias italiens.

C'est l'ex-ministre lui-même qui a dévoilé le montant sur son blog dans une note détaillant les honoraires reçus (ou pas) lors des diverses conférences et interviews tenus depuis le mois d'août. Dans le post de blog, Yanis Varoufakis sépare ses interventions en deux catégories :

  • Les discours politiques. La catégorie regroupe la majeure partie de ses interventions -dont la participation à une émission de 60 minutes sur la BBC- et pour lesquelles il n'a reçu qu'une faible voire inexistante commission (le montant le plus élevé est 1.700 euros pour une intervention à Barcelone), ainsi que, la plupart du temps, le paiement de ses frais de voyage ;
  • Les discours commerciaux. C'est à cette catégorie qu'appartient sa présence à l'émission de RAI, pour laquelle il a reçu 24.000 euros. La seconde intervention du groupe est une présentation dans le cadre de la conférence annuel du capital-investisseur Abaj à Singapour, pour laquelle il a reçu 28.800 euros après taxes ainsi qu'un billet d'avion en classe affaires.

Polémique

La RAI s'est d'ailleurs défendue en affirmant que l'ex-ministre grec avait été contacté par la société produisant le programme, Endemol, cette dernière ayant négocié directement le montant du cachet. Malgré ce distinguo clair, une partie de la classe politique italienne a fortement réagi.

"C'est extrêmement grave, du jamais vu", a déploré Renato Brunetta, chef des députés de Forza Italia (FI), le parti de Silvio Berlusconi.

"Mais les Italiens versent l'abonnement à la RAI pour payer Varoufakis? J'espère que non", a écrit sur Twitter Mara Carfagna, porte-parole de FI à la Chambre des députés.

Sur Twitter, le présentateur de l'émission sur RAI 3 Fabio Fazio a préféré rire de la situation en répondant à un internaute qui disait "ne pas comprendre la polémique. Si [Fabio Fazio] reçoit plus en publicité qu'il ne dépense, il a raison. [Ce sont] les mathématiques" :

" ... Comme vous l'aurez remarqué, dans ce métier les mathématiques peuvent devenir une opinion :)))"

  (L.P. avec AFP)