Zone euro : la croissance ralentit après un rebond des contaminations

Par AFP  |   |  391  mots
La pandémie entraînera-t-elle une baisse durable de l'activité en Europe ? (Crédits : François Genon)
La résurgence de la pandémie de Covid-19 en Europe freine la reprise économique du secteur privé, selon les dernières analyses du cabinet d’études Markit.

La croissance du secteur privé en zone euro a ralenti en août après une forte reprise en juillet, fragilisée par un rebond de la pandémie de Covid-19 dans diverses régions, selon la première estimation vendredi du cabinet Markit.

« La reprise économique de la zone euro a perdu de son élan en août, tendance reflétant la faiblesse de la demande inhérente au contexte de pandémie », a commenté Andrew Harker, économiste chez Markit, à propos des chiffres de l'enquête PMI Flash.

L'indice PMI composite s'est replié à 51,6 points en août, après 54,9 en juillet, période marquée par une forte reprise après plusieurs mois de contraction liée au coronavirus.

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L'extrême prudence des entreprises

Les chiffres d'août sont moins bons que ce qu'attendaient les analystes. Lorsque le PMI est supérieur à 50 points, cela signifie que l'activité progresse, tandis qu'elle se replie s'il est inférieur à ce seuil. En août, « le rebond de l'activité a été fragilisé par la remontée du nombre de cas de Covid-19 dans diverses régions de la zone euro et par la réintroduction de restrictions touchant tout particulièrement l'activité de services », a souligné l'économiste.

« Le secteur manufacturier a, quant à lui, continué d'afficher de fortes hausses des niveaux de production et des nouvelles commandes. Peu confiantes quant à la solidité de la reprise, les entreprises se sont de nouveau montrées prudentes en matière d'emploi, préférant de nouveau réduire leurs effectifs en août », a-t-il ajouté.

À la croisée des chemins

Selon Andrew Harker, « la zone euro se trouve à la croisée des chemins, avec devant elle la possibilité d'une nouvelle accélération de la croissance dans les prochains mois, ou celle d'une poursuite du ralentissement après le rebond initial de l'après-confinement ».

Pour Jessica Hinds, analyste chez Capital Economics, « la baisse de l'indice d'août laisse à penser que la reprise qui avait suivi le déconfinement est déjà en train de s'essouffler ».

Et elle prédit que « l'activité restera en dessous des niveaux d'avant la crise pendant au moins les deux prochaines années ».

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