PME : Bruxelles veut favoriser le financement par le capital-risque

Par Christine Lejoux  |   |  391  mots
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La Commission européenne propose de simplifier la réglementation des fonds de "venture", afin d'augmenter leur capacité à investir dans de petites entreprises.

Antonio Tajani n'y va pas par quatre chemins. « Faciliter l'accès des PME aux financements est notre priorité numéro un pour sortir de la crise », a déclaré mercredi le commissaire européen aux PME. Il faut dire que les petites et moyennes entreprises européennes, au nombre de 23 millions, contribuent à plus de la moitié de la valeur ajoutée dégagée par l'Union européenne (UE), et ont été à l'origine de 80 % des emplois créés dans l'UE, au cours des cinq dernières années. Mais cette belle dynamique risque de se gripper. Car, dans le contexte actuel de crise, « l'accès aux crédits (bancaires) est de plus en plus difficile pour les PME », dénonce Antonio Tajani.

Aussi la Commission européenne souhaite-t-elle que les PME européennes puissent trouver dans le capital-risque une source de financement alternative. Reste que la puissance de feu d'un fonds européen de « venture » se limite en moyenne à 60 millions d'euros, contre... 130 millions aux États-Unis. Résultat, 2 % seulement des besoins de financement des PME européennes sont assurés par le capital-risque, contre 10 % aux États-Unis, chiffre que vise à terme la Commission. « Afin de permettre le développement des start-up les plus prometteuses, les fonds de venture capital en Europe doivent être plus importants », a décrété mercredi Michel Barnier, le commissaire au Marché intérieur.

Une seule réglementation

Conséquence, la Commission européenne va proposer au Parlement et au Conseil européen de doter les fonds de capital-risque européens d'un label commun - « European Venture Capital Fund » -, à condition que ces derniers investissent 70 % de leurs capitaux dans des PME et ce, sans utiliser l'effet de levier de l'endettement. Non seulement les investisseurs qui confieront de l'argent à ces fonds sauront que ceux-ci respectent une certaine éthique, mais, en outre, ils auront désormais à composer avec une seule réglementation du capital-risque européen, et non plus avec une multitude de règles, toutes différentes d'un pays de l'UE à l'autre. Des avantages qui, espère Bruxelles, devraient rendre les fonds de capital-risque européens plus attrayants aux yeux des investisseurs.

Parallèlement, et toujours pour faciliter le financement des PME, la Commission a indiqué que la Banque européenne d'investissement « maintiendra le rythme soutenu » de ses prêts aux PME, lesquels se sont élevés à 10 milliards d'euros en 2011.